S. f. (Jurisprudence) en général, est un acte par lequel on tient quitte quelqu'un d'une chose.

Donner une décharge à quelqu'un d'un billet ou obligation, c'est lui donner une reconnaissance comme il a payé, ou le tenir quitte du payement.

On donne aussi une décharge à un procureur ou à un homme d'affaire, par laquelle on reconnait qu'il a remis les deniers et papiers dont il était chargé.

Obtenir sa décharge, c'est obtenir un jugement qui libère de quelque dette ou de quelque charge réelle, comme d'une rente foncière, d'une servitude, ou de quelque charge personnelle, telle qu'une tutele ou curatelle.

Décharge de la contrainte par corps ; c'est lorsque le débiteur, sans être quitte de la dette, est affranchi de la contrainte par corps. Voyez le tit. xxxjv. de l'ordonnance de 1667, de la décharge des contraintes par corps, qui traite des cas où la contrainte par corps n'a plus lieu.

Décharge d'un accusé, c'est le jugement qui le déclare pleinement absous du crime qu'on lui imputait. Quand on met seulement hors de cour sur l'accusation, cela n'emporte pas la décharge de l'accusé, il n'est pas pleinement justifié. La décharge d'un accusé n'emporte pas toujours une condamnation de dépens contre l'accusateur. Voyez ACCUSATEUR et ACCUSE, et ci-après DEPENS. (A)

DECHARGE, terme d'Architecture, pièce servant à déposer près d'une cuisine, d'un office, ou dans une basse-cour, les ustensiles qui ne sont pas d'un service continuel. Ces sortes de pièces doivent avoir leur dégagement près des lieux auxquels ils servent de dépôt.

Sous le nom de décharge on entend aussi celui de bouge, petit lieu obscur placé près des antichambres, pour contenir le bois destiné pour les foyers d'un appartement, les houssoirs, balais, brosses, et autres ustensiles à l'usage des valets pour l'intérieur de la maison.

Décharge se dit aussi d'un arc de voute placé au-dessus d'une plate-bande de porte ou de croisée, pour empêcher que la muraille qui est au-dessus de la croisée ne s'affaisse.

Les anciens avaient deux sortes de decharge ; la première était celle dont nous venons de parler ; l'autre se faisait par deux poteaux qui étant posés sur le linteau au droit de chaque pied droit, se joignaient en pointe comme deux chevrons pour soutenir la charge du mur, qui par ce moyen était déchargé d'une partie de son faix.

Décharge se dit encore de la servitude qui oblige un propriétaire à souffrir la décharge des eaux de son voisin par un égoût ou par une gouttière. (P)

DECHARGE, (Hydraulique) se dit de tout tuyau qui conduit l'eau superflue d'un bassin dans un autre, ou dans un puisart. Il y en a de deux sortes ; celle du fond, et celle de superficie.

La décharge du fond a plusieurs usages : elle sert, 1°. à vider entièrement un bassin, quand on le veut nettoyer : 2°. à faire jouer des bassins plus bas, et alors le bassin où est cette décharge se peut appeler le réservoir de celui qu'il fournit.

La décharge de superficie est un tuyau qui se met sur le bord d'un bassin ou d'un réservoir, et sert à écouler l'eau à mesure qu'elle vient, de manière que le bassin reste toujours plein. Cette superficie se met quelquefois à un pied plus bas que le fond, afin qu'elle se trouve un peu chargée, pour faire monter le jet qu'elle fournit. (K)

DECHARGE LE PETIT HUNIER, (Marine) terme de commandement qui se fait lorsqu'on donne vent devant, pour ôter le vent de dessus le hunier de misene, et le tenir au plus près du vent. (Z)

DECHARGE, en Brasserie. Voyez l'article BRASSERIE.

DECHARGE, (Charpentier) est une pièce de bois qui se met dans les cloisons qui portent sur les poutres ou sablières en diagonale, et sert à soulager la poutre, etc. et à empêcher qu'elle ne reçoive tout le fardeau des cloisons ou pans de bois. Voyez Pl. du Charpentier, fig. 17. n°. 30.

DECHARGE, (Orfévr.) est un poinçon qui s'applique sur les ouvrages d'Orfèvrerie, lorsqu'ils sont finis, qui marque qu'ils ont payé les droits imposés par le Roi sur lesdits ouvrages, et leur en sert de quittance. Lorsque l'ouvrage est encore brut, l'Orfèvre fait sa soumission au fermier, de la quantité des pièces qu'il a à faire ; le fermier y fait apposer un poinçon, qu'on appelle le poinçon de charge, en ce qu'il charge l'Orfèvre envers le fermier, et le rend comptable envers lui de toutes les pièces empreintes de ce poinçon, jusqu'à ce qu'après avoir acquitté les droits, on y ait apposé celui de décharge.

DECHARGE, (Serrurerie) c'est, dans un ouvrage en fer, toute pièce posée ou horizontalement ou obliquement, comme une traverse, et destinée à supporter l'effort des autres, et à les contenir dans leur situation.