se dit, en style de Jurisprudence ecclésiastique, de tout ce qui est conforme à la disposition des canons.

CANONIQUE (Droit) est un corps de droit, ou recueil de lois ecclésiastiques concernant la discipline de l'Eglise. Ce recueil est composé, 1°. du Decret de Gratien ; 2°. des Decrétales ; 3°. d'une suite des Decrétales appelée le Sexte ; 4°. des Clémentines ; 5°. des Extravagantes. Voyez CANON, DECRET, DECRETALE, SEXTE, CLEMENTINES, TRAVAGANTESNTES.

Dans les églises protestantes, le droit canonique a été fort abrégé depuis la réformation ; car elles n'en ont retenu que ce qui était conforme au droit commun du royaume, et à la doctrine de chaque église. (K)

CANONIQUES (Livres), Théolog. on donne ce nom aux livres compris dans le canon ou le catalogue des livres de l'Ecriture ; voyez à l'article CANON ce qui concerne les livres canoniques de l'ancien Testament : à l'égard des livres canoniques du nouveau, on a constamment admis dans l'Eglise les quatre évangélistes ; les quatorze épitres de S. Paul, excepté l'épitre aux Hébreux, la première épitre de S. Pierre, et la première de S. Jean. Quoiqu'il y eut quelque doute sur l'épitre aux Hébreux, les épitres de S. Jacques et de S. Jude, la seconde de S. Pierre, la seconde et la troisième de S. Jean, et l'apocalypse, cependant ces écrits ont toujours été d'une grande autorité : reconnus par plusieurs églises, l'Eglise universelle n'a pas tardé à les déclarer canoniques ; cela se démontre par les anciens catalogues des livres sacrés du nouveau Testament, par le canon du concîle de Laodicée, par le concîle de Carthage, par le concîle Romain, etc. auxquels la décision du concîle de Trente est conforme. Le mot canonique vient de canon, loi, règle, table, catalogue.

Le canon des livres du nouveau Testament n'a point été dressé par aucune assemblée de Chrétiens, ni par aucun particulier ; il s'est formé sur le consentement unanime de toutes les églises, qui avaient reçu par tradition, et reconnu de tout temps certains livres comme écrits par certains auteurs inspirés du S. Esprit, prophetes, apôtres, etc. Eusebe distingue trois sortes de livres du nouveau Testament : la 1re. classe comprend ceux qui ont été reçus d'un consentement unanime par toutes les églises, savoir les quatre évangiles, les quatorze épitres de S. Paul, à l'exception de celle aux Hébreux, et les premières épitres de S. Pierre et de S. Jean : la seconde classe comprend ceux qui n'ayant point été reçus par toutes les églises du monde, ont été toutefois considérés par quelques-unes comme des livres canoniques, et cités comme des livres de l'Ecriture par des auteurs ecclésiastiques : mais cette classe se divise encore en deux ; car quelques-uns de ces livres ont été depuis reçus de toutes les églises, et reconnus comme légitimes ; tels que sont l'épitre de S. Jacques, l'épitre de S. Jude, la seconde épitre de S. Pierre, la seconde et la troisième de S. Jean ; les autres au contraire ont été rejetés, ou comme supposés, ou comme indignes d'être mis au rang des canoniques, quoiqu'ils pussent être d'ailleurs utiles ; tels que sont les livres du pasteur, la lettre de S. Barnabé, l'évangîle selon les Egyptiens, un autre selon les Hébreux, les actes de S. Paul, la révélation de S. Pierre : enfin la dernière classe contient les livres supposés par les hérétiques, qui ont été toujours rejetés par l'Eglise ; tels que sont l'évangîle de S. Thomas et de S. Pierre, etc. L'apocalypse était mise par quelques-uns dans la première classe, et par d'autres dans la seconde : mais quoique quelques livres du nouveau-Testament n'aient pas été reçus au commencement dans toutes les églises, ils se trouvent tous dans les catalogues anciens des livres sacrés, si l'on en excepte l'apocalypse, qui n'est point dans le canon du concîle de Laodicée, mais que le consentement unanime des églises a depuis autorisé. M. Simon, Histoire critique du vieux-Testament. Dupin, Dissert. prélim. sur la Bible, tome III. Voyez APOCRYPHES. (G)