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Catégorie parente: Morale
Catégorie : Jurisprudence
S. f. (Jurisprudence) ce terme dans son origine était toujours synonyme d'obéissance ; dans la suite on lui a attribué différentes significations en matière ecclésiastique.

En général obédience signifie soumission à un supérieur ecclésiastique ; quelquefois ce terme se prend pour l'autorité même du supérieur ; quelquefois enfin on entend par obédience, la permission que le supérieur donne d'aller quelque part, ou de faire quelque chose.

Pendant le grand schisme d'Avignon on se servait du terme d'obédience pour désigner le territoire dans lequel chacun des deux papes était reconnu comme légitimement élu. Presque toutes les villes de Toscane et de Lombardie, toute l'Allemagne, la Bohème, la Hongrie, la Pologne, la Prusse, le Danemarck, la Suède, la Norvège, l'Angleterre étaient de l'obédience de Clément VII. qui s'était retiré à Avignon ; la France, la Lorraine, l'Ecosse, la Savoie et le royaume de Naples, se rangèrent sous l'obédience d'Urbain : l'Espagne prit d'abord le même parti, ensuite elle se mit sous l'obédience de Clément VII.

C'est en ce même sens que l'on appelle ambassadeurs d'obédience, ceux que des princes envaient au pape, pour lui rendre hommage de quelques fiefs qui relèvent de lui : c'est ainsi que le roi d'Espagne envoie un ambassadeur d'obédience au pape, auquel il présente la haquenée que ce prince doit au pape à cause du royaume de Naples.

Les provinces dans lesquelles le concordat n'a pas lieu, et qui sont soumises à toutes les règles de chancellerie, que l'on observait avant le concordat, telles que la Bretagne, la Provence, la Lorraine, sont appelées communément pays d'obédience, ce qui est une expression très-impropre, Ve que ces pays ne sont point soumis au pape plus particulièrement que les autres ; toute la différence est que la règle de mensibus et alternativa y a lieu, c'est-à-dire que le pape y confère les bénéfices pendant huit mois de l'année, les autres collateurs n'ont que quatre mois, à la réserve des évêques, lesquels en faveur de la résidence, ont l'alternative, c'est-à-dire qu'ils ont la collation pendant un mois, et le pape pendant l'autre, et ainsi de suite alternativement.

Le pape n'use point de prévention dans les pays d'obédience, dans les six mois de l'alternative des évêques ni dans les quatre mois des autres collateurs.

OBEDIENCE, se prend aussi pour un acte qu'un supérieur ecclésiastique donne à un inférieur, soit pour le faire aller en quelque mission, soit pour le transferer d'un lieu dans un autre, ou pour lui permettre d'aller en pelérinage ou en voyage : un prêtre ne doit point être admis à dire la messe dans un diocese étranger, qu'il ne montre son obédience. On doit arrêter les moines vagabonds, qui errent par le monde, et qui ne montrent point leur obédience.

On a aussi appelé obédiences les maisons, églises, chapelles et métairies qui ne sont pas des titres de bénéfices séparés, et dans lesquels un supérieur ecclésiastique envoie un religieux pour les desservir ou administrer. On les a ainsi appelés obédience, parce que le religieux qui les dessert n'y est envoyé qu'en vertu d'un acte d'obédience, et qu'il est révocable ad nutum.

Dans les premiers siècles de l'état monastique, tous les prieurés n'étaient que des obédiences. Il y a encore quelques abbayes où les prieurés qui en dépendent, ne sont que de simples obédiences. Voyez l'histoire de l'église de Meaux, t. I. pag. cxix ; les Mémoires du clergé ; les lois ecclésiastiques et la Jurisprudence canoniq. de de Lacombe. (A)




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