S. m. (Jurisprudence) bruit de dérision qu'on fait la nuit avec des poêles, des bassins, des chauderons, etc. aux portes des personnes qui convolent en secondes, en troisiemes nôces, et même de celles qui épousent des personnes d'un âge fort inégal au leur.

Cet abus s'était autrefois étendu si loin, que les reines mêmes qui se remariaient n'étaient pas épargnées. Voyez Sauval, antiq. de Paris. Ces sortes d'insultes ont été prohibées par différents règlements. Un concîle de Tours les défendit sous peine d'excommunication. Il y en a aussi une défense dans les statuts de Provence, p. 309. et 310. La Roche-Flavin, liv. VI. tit. xjx. art. 1. Brodeau, sur Paris, t. I. p. 174. et Brillon, en son dictionn. des arrêts, au mot charivari, rapportent plusieurs arrêts intervenus à ce sujet. Les juges de Beaune ayant condamné de nouveaux remariés à payer au peuple les frais d'un charivari, leur sentence fut infirmée. Bayle, dict. tome II. au mot Bouchain. A Lyon ce désordre est encore toléré ; on continue le charivari jusqu'à ce que les nouveaux remariés aient donné un bal aux voisins, et du vin au peuple. Il y a environ trente ans qu'on n'en souffre plus à Paris. Plusieurs particuliers étant contrevenus aux règlements faits à ce sujet, furent condamnés par sentence de Police du 13 Mai 1735. (A)

CHARIVARI, terme de jeu, se dit à l'hombre à trois, d'un hasard qui consiste à porter les quatre dames. On reçoit pour ce jeu de chacun une fiche, si l'on gagne ; on la paye à chaque joueur, si l'on perd.