adj. f. pris substantivement, (Jurisprudence) ce terme s'applique à plusieurs objets différents.

Dans l'ancienne coutume de Chauny, art. 17. les formées sont les services que l'on fait pour un défunt ; ce qui vient sans-doute de ce qu'il n'y a que la forme ou représentation d'un défunt.

Partie formée, dans quelques coutumes, signifie partie civîle en matière criminelle. Voyez Haynaut, ch. xxj. Larue d'Indre, art. 35. Bourdelais, art. 79.

Office formé, c'est-à-dire qui est créé pour subsister à perpétuité, avec tous les caractères d'un véritable office. Voyez OFFICE. (A)

FORMES, (LETTRES) litterae formatae ; on appelait ainsi des lettres dont l'usage a été commun parmi les Chrétiens dans les premiers siècles de l'Eglise, parce qu'on y mettait, au commencement ou à la fin, certains caractères particuliers et convenus entre les églises particulières, pour donner confiance à ce qu'elles contenaient et à ceux qui en étaient porteurs.

Les évêques donnaient de ces lettres formées aux voyageurs, afin qu'ils fussent reconnus pour Chrétiens, et reçus dans les autres églises : on les appelait aussi lettres canoniques de paix, de recommandation, de communion : il en est souvent parlé dans les anciens conciles, où il est défendu de recevoir un clerc dans une église, s'il n'est muni d'une lettre de son évêque ; et c'est l'origine des dimissoires encore en usage aujourd'hui. Voyez DIMISSOIRE.

Le concîle d'Elvire, tenu vers l'an 305, en parle ainsi, canon 25 : " On donnera seulement des lettres de communion à ceux qui apporteront des lettres de confession, de peur qu'ils n'abusent du nom glorieux de confesseurs, pour exercer des concussions sur les simples ". Sur quoi M. Fleury remarque que les Chrétiens en voyage prenaient ces lettres de leurs évêques, pour témoigner qu'ils étaient dans la communion de l'Eglise. S'ils avaient confessé la foi devant les persécuteurs, on le marquait ; et quelques-uns en abusaient. Par ces mêmes lettres les Eglises pouvaient être informées de l'état les unes des autres. Il était défendu aux femmes de donner de ces lettres en leur nom, ni d'en recevoir adressées à elles seules. Histoire eccles. tom. II. liv. IX. n°. XVe pag. 553.

Le père Thomassin, discipl. ecclésiastiq. part. I. liv. I. ch. xl. remarque que dans les premiers temps les évêques des Gaules eux-mêmes ne pouvaient voyager sans avoir de ces lettres formées, qui leur étaient données par les métropolitains ; mais on supprima cet usage au concîle de Vannes, tenu en 442, parce qu'alors les évêques étaient censés se connaître suffisamment. Le P. Sirmond nous a conservé des formules de ces lettres formées.

On appelait aussi une loi formée, celle qui était scellée du sceau de l'empereur. Et enfin les Grecs modernes ont donné à l'eucharistie le nom de formée, parce que les hosties portaient empreinte la forme d'une croix. Ducange, glossar. latinit. (G)