S. m. (Jurisprudence) signifie le droit qui appartient au patron.

Chez les Romains le patronage était le droit que le maître conservait sur l'esclave qu'il avait affranchi. Voyez ci-devant PATRON.

Parmi nous, le patronage en matière bénéficiale est le droit qui appartient sur une église à celui qui l'a fait construire ou qui l'a fondée et dotée. Voyez ci-devant PATRON.

Patronage alternatif est celui qui appartient à plusieurs co-patrons, et qu'ils exercent tour-à-tour.

Patronage aumôné à l'église est celui qui a été donné à l'église à titre d'aumône, ad obsequium precum. Voyez AUMONE et FRANCHE-AUMONE.

Patronage ecclésiastique est celui qui appartient à un bénéficier, ou à quelque chapitre ou communauté ecclésiastique.

Patronage effectif est celui qui donne droit de présenter au bénéfice. Voyez ci-après patronage honoraire.

Patronage honoraire, c'est lorsque le patron a cédé à quelqu'église le droit de présentation au bénéfice, et qu'il ne s'est réservé que les droits honorifiques.

Patronage laïc, est celui qui appartient à un laïc, soit qu'il soit attaché à une glebe ou non.

Patronage mixte est celui qui étant laïc dans son origine, a été aumôné à l'église.

Patronage personnel est celui qui est affecté à une certaine personne ou à une famille, à la différence du patronage réel qui est attaché à une glebe.

Patronage réel. V. ci-devant patronage personnel. (A)

PATRONAGE CLIENTELAIRE, était la protection que les patrons ou grands devaient à leurs cliens ou protégés, et le droit que ces mêmes patrons avaient sur leurs cliens, en considération de la protection qu'ils leur accordaient.

Corbin distingue quatre sortes de patronage ; le premier est celui dont on vient de parler ; le second est celui dont on a parlé au mot PATRON ; le troisième est celui que les seigneurs se retiennent sur leurs domaines en les donnant : il comprend dans cette classe tout ce qui regarde les devoirs des vassaux et des censitaires, serfs et autres sujets envers leur seigneur ; le quatrième est le patronage ecclésiastique dont on parlera ci-après.

Le patronage clientelaire fut établi par les lois de Romulus, suivant lesquelles les patriciens devaient pour ainsi dire servir de pères aux plébéïens, patroni quasi patres.

Chaque plébéïen se choisissait dans l'ordre des patriciens un patron ou protecteur : celui-ci aidait le plébéïen de ses conseils ; il le dirigeait dans ses affaires, prenait sa défense dans les tribunaux, et le délivrait des charges publiques.

Les plébéïens par un juste retour étaient obligés de doter les filles de leurs patrons, de les aider de services et d'argent lorsqu'il s'agissait de quelque imposition publique, ou pour obtenir quelque magistrature.

Ces devoirs des plébéïens envers leurs patrons, firent donner aux premiers le nom de cliens, clientes quasi colentes.

Ce n'étaient pas seulement les particuliers qui avaient des patrons ; les colonies, les villes alliées, les nations vaincues, se choisissaient pareillement quelque praticien pour être le médiateur de leurs différends avec le sénat.

Chaque corps de métier avait aussi son patron.

Plusieurs d'entre ces patrons exercèrent toujours gratuitement leur ministère ; leurs cliens leur faisaient pourtant quelquefois des présents, lesquels n'ayant d'autre source que la libéralité et la reconnaissance, furent appelés honoraires.

Mais il y en eut qui rançonnèrent tellement leurs cliens, sous prétexte des avances qu'ils avaient faites pour eux, que l'on fut quelquefois obligé de faire des règlements pour reprimer l'avidité de ces patrons.

Cet ancien patronage diminua insensiblement à mesure que le nombre des jurisconsultes augmenta.

On donna le nom de patrons à ces jurisconsultes, parce qu'à l'exemple des anciens patrons ils répondaient aux particuliers sur les questions qui leur étaient proposées, et prenaient en main leur défense ; et par la même raison, ceux qui s'adressaient à ces jurisconsultes, furent appelés leurs cliens.

Voyez Aulugelle, liv. V. ch. XIIIe Grégorius Tolosanus, liv. XIV. ch. Xe Corbin, et l'hist. de la jurispr. rom. de M. Terrasson. (A)

PATRONAGE, (Peinture) sorte de peinture faite avec des patrons qui sont découpés dans les endroits où les figures que l'on veut peindre doivent recevoir de la couleur. Les patrons sont faits pour l'ordinaire de papier fin qu'on imbibe de cire fondue sur le feu, et qu'on ouvre ensuite dans les endroits nécessaires. Les couleurs dont on se sert peuvent être à détrempe ou à huile, suivant la nature de l'ouvrage.

Les cartes à jouer sont peintes de cette manière. On écrit les grands livres d'église avec des patrons de lames de laiton.

On fait aussi, par le moyen du patronage, une espèce de tapisserie sur des cuirs dorés ou argentés, sur des toiles ou sur des étoffes blanches ou teintes de quelque couleur claire. Dictionnaire des beaux-arts.