(Jurisprudence) est celui qui est pourvu d'une chapelle ou chapellenie formant un titre de bénéfice. On appelle aussi chapelain celui qui dessert une chapelle particulière, soit domestique soit dans quelque église. Enfin il y a dans plusieurs églises cathédrales et collégiales des chapelains ou clercs, qui sont destinés à aider au service divin : ces chapelains sont ordinairement en titre de bénéfice.

Les chapelains des cathédrales et collégiales doivent porter honneur et respect aux chanoines : ordinairement ils n'ont point d'entrée ni de voix au chapitre, et ne peuvent prétendre à tous les honneurs qui sont déférés aux chanoines. Les distinctions qui s'observent entr'eux dépendent de l'usage de chaque église, de même que les distributions auxquelles les chapelains doivent participer. Les chanoines doivent aussi les traiter avec douceur, comme des aides qui leur sont donnés pour le service divin, et non comme des serviteurs. Sur les chapelains, voyez Pinson, de divisione benefic. § 27. Lucius, liv. I. tit. Ve art. 4. Biblioth. canon. tome I. p. 220. et 676.

Les chapelains du roi jouissent de plusieurs privilèges ; entr'autres ils sont dispensés de la résidence, et perçoivent les fruits de leurs prébendes pendant le temps de leur service. Mém. du clergé, édit. de 1716. tome II. p. 1007. et suiv. Voyez aussi sur ces chapelains la déclaration du 10 Décemb. 1549. L'édit du mois d'Av. 1554. Les lett. pat. du mois de Janv. 1567 registrées le 15 Mars suiv. La déclaration du 10 Aout 1570. celle du 6 Mars 1577. Voyez aussi Vinci Turtureti Madriti, bibliot. La bibliot. canon. p. 219. Dutillet, des grands de France. Bibliot. du droit franç. par Bouchel, lett. C, au mot chapelain, et l'article CHANTRE. L'hist. ecclés. de la chapelle des rois de France, par l'abbé Archon. Tournet, lett. T, arrêt 5. Chopin, de doman. lib. III. tit. XIIIe n. 11. (A)

Il y a huit chapelains du roi servant par quartier. Le Roi, la Reine, madame la Dauphine, les princes et princesses du sang, ont aussi leurs chapelains. Ce titre est en usage chez tous les princes et seigneurs catholiques qui ne connaissent pas ce que nous appelons en France aumônier ; ils ne connaissent que les chapelains, soit qu'ils résident à la cour, soit qu'ils suivent les armées. Il est même en usage parmi les protestants : le roi d'Angleterre a ses chapelains, comme on le verra plus bas, et son archichapelain, qui tient lieu de ce que nous appelons en France grand-aumônier.

L'ordre de Malte a aussi ses chapelains, mais qui diffèrent de ceux à qui nous donnons communément ce nom.

Les chapelains à Malte sont les ecclésiastiques reçus dans cet ordre. Il y en a de deux sortes, les uns sont in sacris, et les autres non, et se nomment chapelains diacots : ils n'entrent point au conseil de l'ordre, à moins qu'ils ne soient évêques ou prieurs de l'église, décorés de la grand-croix.

En général les chapelains ont toujours le pas après les chevaliers simplement laïcs ; ils ont néanmoins des commanderies qui leur sont affectées, chacun dans leur langue.

On appelle aussi chapelain un prêtre qui vient dire ordinairement la messe dans les maisons des princes et des particuliers. (a)

Le roi d'Angleterre a quarante-huit chapelains, dont quatre servent et prêchent chaque mois dans la chapelle, et font le service pour la maison du roi, et pour le roi dans son oratoire privé : ils disent aussi les grâces dans l'absence du clerc du cabinet.

Lorsqu'ils sont de service, ils ont une table, mais sans appointements.

Les premiers chapelains n'ont été, à ce que l'on prétend, que ceux que nos rois avaient institués pour garder la chape et les autres reliques de S. Martin, qu'ils conservaient précieusement dans leur palais, et qu'ils portaient avec eux à l'armée : mais cette origine est fort incertaine, et je la donne comme telle.

Le titre de chapelain a été porté postérieurement par les notaires, secrétaires, et chanceliers ; on a même appelé la chancellerie chapelle royale. On croit que le premier chapelain qu'il y ait eu a été Guillaume Demême, chapelain de S. Louis.

CHAPELAIN. Si quelqu'un a des chapelains, on doit croire que c'est le pape ; mais ils ont une autre origine que les précédents : ils étaient ainsi nommés parce qu'ils assistaient le pape dans les audiences qu'il donnait dans sa chapelle, ou qu'il était consulté pour donner sa décision sur les doutes et difficultés qui étaient portés à Rome.

Le pape y appelait pour assesseurs les plus savants légistes du temps, qui pour cela étaient appelés ses chapelains.

C'est des decrets qu'ils ont donnés autrefois qu'est composé le corps des decrétales : ils ont été réduits au nombre de douze par Sixte IV. Voyez DECRETALES et DROIT CANONIQUE.

Cependant le pape ne laisse pas d'avoir, comme les autres princes, des chapelains, dont la fonction est de faire l'office, c'est-à-dire de dire la messe devant le pape ; et pour cela le saint-pere a quatre chapelains secrets, et huit chapelains ordinaires. Ce sont des charges à vie, mais qui ne laissent pas de s'acheter.

On doit croire aussi que nos rais, comme princes très-religieux, ont aussi leurs chapelains, dont la fonction est de dire la messe devant le roi. Il y a pour Sa Majesté un chapelain ordinaire, et huit chapelains servant deux par quartier. Le chapelain ordinaire est de tous les quartiers, mais il ne fait sa fonction que par l'absence ou incommodité du chapelain de quartier. Anciennement on les appelait chapelains de l'oratoire, parce qu'ordinairement nos rois entendaient la messe dans leur oratoire particulier : mais depuis Louis XIII. ils entendent la messe publiquement dans la chapelle de leur château. Dans les jours solennels il y a des chapelains de la chapelle-musique qui la célebrent. La reine a pareillement ses chapelains, mais en moindre nombre, aussi-bien que madame la Dauphine et Mesdames. (a)