S. f. en général est l'attention qu'on donne à quelqu'un qui parle. Ce mot est dérivé du verbe latin audio, qui signifie entendre ou écouter.

AUDIENCE, en terme de Palais, signifie l'assistance des juges au tribunal, à l'effet d'ouir les plaidoyers des parties ou de leurs avocats : c'est en ce sens qu'on dit demander, solliciter l'audience, donner audience, lever l'audience. Une affaire ou cause d'audience, est celle qui est de nature à être plaidée, qui n'est pas une cause de rapport. Voyez RAPPORT.

On appelle aussi audience le lien même où s'assemblent les conseillers pour ouir les plaidoyers ; c'est en ce sens qu'on dit venir à l'audience, sortir de l'audience : et le temps que dure la séance des juges ; en ce dernier sens on dit qu'une cause a occupé trois, quatre ou cinq audiences. (H)

AUDIENCE, se dit aussi des cérémonies qui se pratiquent dans les cours, lorsque des ambassadeurs et des ministres publics sont admis à parler aux princes. Voyez AMBASSADEUR. Un tel ambassadeur envoya demander audience, prit son audience de congé, etc.

On donne une audience solennelle aux ambassadeurs : celle qu'on accorde aux envoyés et aux résidents n'exige pas tant de cérémonial.

L'usage de toutes les cours exige qu'ils fassent trois révérences avant que de se couvrir et de s'asseoir, ce qu'ils ne font même qu'après en avoir aperçu le signe que le roi leur en fait, après s'être assis et couvert lui-même. Lorsqu'il ne se soucie point de les faire asseoir et se couvrir, il reste debout et découvert lui-même. Cette manière de marquer indirectement du mépris passe pour un affront. Après une audience obtenue, et surtout la première, il n'est pas de la bienséance de s'empresser pour en obtenir une autre. (H)

AUDIENCE, cour ecclésiastique d'Angleterre, qui se tient toutes les fois que l'archevêque veut connaître en personne d'une cause.

La cour d'audience connait principalement des différends mus au sujet des élections, des conservations, des réceptions des clercs, et des mariages. (H)

AUDIENCE ou AUDIENCE ROYALE, (Histoire moderne) nom que les Espagnols ont donné aux tribunaux de justice qu'ils ont établis dans l'Amérique. Ces tribunaux contiennent souvent plusieurs provinces dans leur ressort, qui pourtant est limité ; et ils jugent sans appel, comme nos parlements. Les membres qui les composent sont à la nomination de la cour, qui y envoye souvent les Espagnols naturels, et tout s'y décide suivant les lois du royaume. Quelques géographes modernes ont divisé la nouvelle Espagne en audiences, suivant le nombre de ces tribunaux. (G)