S. f. (Economie rustique) On coupe le blé par poignée ; la poignée s'appelle une javelle. On laisse sécher la javelle sur terre, ensuite on la met en gerbe. Il faut sept ou huit javelles pour former une gerbe ; ainsi la gerbe est un fardeau de blé de sept à huit javelles, liées ensemble avec le feurre de seigle. On amoncelle les gerbes par dizaux ; et la dixme et le champart étant levés, on les charrie à la grange. Voyez JAVELLE, DIXME, AMPARTPART.

GERBE, (offrande de la) ou des prémices chez les anciens Hébreux. Le lendemain de la fête de Pâque, on apportait au temple une gerbe, comme les prémices de la moisson des orges, et voici les cérémonies qui s'y observaient. Le quinzième de Nisan, au soir, lorsque la fête du premier jour de la Pâque était passée, et que le second jour qui était jour ouvrable, était commencé, la maison du jugement députait trois hommes pour aller en solennité cueillir la gerbe d'orge. Les villes des environs s'assemblaient pour voir la cérémonie. L'orge se cueillait dans le territoire de Jérusalem. Les députés demandaient par trois fois si le soleil était couché, et on leur répondait trois fois qu'il l'était ; ensuite ils demandaient trois fois la permission de couper la gerbe, et trois fois on la leur accordait. Ils la moissonnaient dans trois champs divers avec trois faucilles différentes, et on mettait les épis dans trois cassettes, pour les apporter au temple.

Lorsque la gerbe, ou, si l'on veut, les trois gerbes étaient au temple, on les battait dans le parvis ; et du grain qui en résultait, on en prenait un plein gomor, c'est-à-dire environ trois pintes, après l'avoir bien vanné, bien rôti et concassé. On répandait par-dessus un log d'huile, c'est-à-dire un demi-septier, un poisson et un peu plus. On y ajoutait une poignée d'encens ; et le prêtre qui recevait cette offrande, l'agitait devant le Seigneur, vers les quatre parties du monde, en forme de croix. Il en jetait une partie sur l'autel, et le reste était à lui. Après cela chacun pouvait commencer sa moisson. Voyez OFFRANDES. Calmet, dictionn. de la Bible. (G)

GERBE, en terme d'Artificier, se dit d'un grouppe de plusieurs fusées qui sortent en même temps d'un pot ou d'une caisse, et par leur expansion représentent une gerbe de blé.

GERBE, (Hydraulique) est un faisceau de plusieurs ajutages soudés sur la même platine. Il y en a qui ne sont qu'un compartiment de plusieurs fentes faites en portions de couronne ou en parallélogrammes, percées suivant la ligne d'une zone, ou de trous ronds, qui sont fort sujets à se boucher. Pour connaître la dépense de ces gerbes, et la manière de les calculer, voyez le traité d'Hydraulique qui est à la fin de la théorie et pratique du Jardinage, pag. 398. édit. 1747. Paris. (K)

GERBE DE BLE, en termes de Blason, c'est la représentation d'une gerbe en blé ou de tout autre grain, que l'on porte quelquefois sur l'écu des armoiries pour signifier le mois d'Aout ; comme une grappe de raisin représente l'automne.

Il porte d'azur à une gerbe d'or ; ce sont les armes de Grosvenors d'Eton en Cheshire.