S. f. (Economie rustique) dans les îles françaises de l'Amérique on appelle savanes de grandes pelouses dont l'herbe est courte, assez rase et de différentes espèces inconnues en Europe : ces savanes servent de pâturages aux bestiaux ; on est obligé de les entretenir avec soin, et de les clorre de lisières ou fortes haies de citronniers taillés à la hauteur de six à sept pieds : ces haies sont fort épaisses, bien garnies de branches, et remplies d'épines, qui les rendent impénétrables.

SAVANES, terme des îles françaises ; on appelle ainsi, dans les îles françaises des Antilles, les prairies où l'on met paitre les chevaux et les bestiaux. Dans les savanes un peu séches, on trouve de petits insectes rouges, qui ne sont que de la grosseur de la pointe d'une épingle : ces petites bêtes s'attachent à la jambe, et lorsqu'elles sont passées au-travers des bas, elles causent des démangeaisons épouvantables, qui obligent de s'écorcher les jambes. Quand on en est incommodé, il n'y a pas de meilleur remède que de faire bouillir dans l'eau des bourgeons de vigne et de monbain, des feuilles d'oranger, et des herbes odoriférantes ; et on s'en lave bien les jambes plusieurs jours de suite. Le mot de savane a été emprunté des Espagnols, qui donnent le nom de savanas aux prairies.

Les François du Canada donnent le nom de savane aux forêts composées d'arbres résineux, c'est-à-dire, aux forêts de pins, sapins, de méleses, et dont le fond est humide et couvert de mousse. Il y a des savanes qui sont fort épaisses, et d'autres qui sont claires. Le caribou habite dans les savanes, et quand elles sont épaisses, il s'y fraie des routes. (D.J.)