(Economie rustique) c'est arroser le blé qu'on veut semer de chaux amortie dans de l'eau. Il y a des provinces où cela se pratique encore. Pour cet effet on met neuf à dix seaux d'eau froide dans un baquet ; on y jette environ vingt-trois livres de chaux vive. On ajoute là-dessus un seau d'eau chaude ; on remue jusqu'à ce que la chaux soit éteinte, alors on prend une corbeille d'osier ; on y met du blé ; on plonge la corbeille pleine dans le baquet ; l'eau de chaux y entre et comble le blé ; on a un morceau de bois, on tourne et retourne le blé dans cette eau ; on enlève la corbeille, l'eau s'enfuit ; on la laisse s'égoutter dans le baquet ; on ôte le grain de la corbeille ; on l'expose ou au soleil sur des draps, ou à l'air dans un grenier ; et l'on recommence la même opération sur de l'autre blé dans la même eau, jusqu'à ce qu'on en ait assez d'échaulé. On le laisse reposer quinze à seize heures ; passé ce temps on le remue toutes les quatre heures, jusqu'à ce qu'il soit bien sec. Alors on le seme.

Il y a des laboureurs qui échaulent autrement. Ils font un lit de blé de l'épaisseur de deux pouces ; ils l'arrosent d'eau claire, puis ils repandent dessus un peu d'alun et de chaux pulvérisés ; ils font un second lit de la même épaisseur qu'ils arrosent pareillement d'eau claire, et sur lequel ils répandent aussi de l'alun et de la chaux pulvérisés, et ainsi de suite, stratum super stratum. Cela fait, ils remuent le tas, le relèvent dans un coin, l'y laissent un peu suer, et s'en servent ensuite pour semer.