Economie rustique

v. act. (Economie rustique) préparation que l'on fait au chanvre avant que de le broyer : voici comme on s'y prend. On arrange le chanvre dans le routoir au fond de l'eau ; on le couvre d'un peu de paille, et on l'assujettit sous l'eau avec des morceaux de bois et des pierres. Voyez fig. Pl.

On le laisse dans cet état jusqu'à-ce que l'écorce qui doit fournir la filasse, se détache aisément de la chenevotte, ou du bois qui est au milieu de la tige du chanvre ; ce qu'on reconnait en essayant de temps en temps si l'écorce cesse d'être adhérente à la chenevotte. On juge que le chanvre est assez roui, quand il s'en détache sans difficulté, et pour lors on le tire du routoir.

S. m. (Economie rustique) l'endroit où l'on met rouir le chanvre ; c'est ordinairement une fosse de 3 ou 4 taises de longueur, sur 2 ou 3 de largeur, et de 3 ou 4 pieds de profondeur, remplie d'eau ; c'est souvent une source qui remplit ces routoirs, et quand ils sont pleins, ils se déchargent de superficie par un écoulement qu'on y a ménagé. Voyez Pl. de Corderie.

S. f. (Economie rustique) panier à serrer et nourrir des mouches à miel ; il n'y a rien de décidé, ni pour la matière, ni pour la forme des ruches ; on en fait de planches, de pierre, de terre cuite, de troncs ou d'écorces d'arbres, de paille, d'éclisse, d'osier, et de verre, pour voir travailler les abeilles. Il y en a de rondes, de carrées, de triangulaires, de cylindriques, de pyramidales, etc. Celles de paille sont les meilleures, et coutent le moins. Elles sont chaudes, maniables, propres aux abeilles, résistent aux injures du temps, et ne sont point sujettes à la vermine ; les mouches s'y plaisent, et y travaillent mieux que dans toute autre sorte de ruches.

S. f. (Grammaire et Economie rustique) lieu creusé dans la terre d'où l'on tire du sable.

SABLIERE, (Charpentier) pièce de bois qui se pose sur un poitrail, ou sur une assise de pierres dures, pour porter un pan de bois ou une cloison. C'est aussi la pièce qui à chaque étage d'un pan de bois, en reçoit les poteaux, et porte les solives du plancher.

Sablière de plancher, pièce de bois de sept à huit pouces de gros, qui étant soutenue par des corbeaux de fer, sert à porter les solives d'un plancher. Daviler. (D.J.)

S. f. (Economie rustique) dans les îles françaises de l'Amérique on appelle savanes de grandes pelouses dont l'herbe est courte, assez rase et de différentes espèces inconnues en Europe : ces savanes servent de pâturages aux bestiaux ; on est obligé de les entretenir avec soin, et de les clorre de lisières ou fortes haies de citronniers taillés à la hauteur de six à sept pieds : ces haies sont fort épaisses, bien garnies de branches, et remplies d'épines, qui les rendent impénétrables.

SAVANES, terme des îles françaises ; on appelle ainsi, dans les îles françaises des Antilles, les prairies où l'on met paitre les chevaux et les bestiaux. Dans les savanes un peu séches, on trouve de petits insectes rouges, qui ne sont que de la grosseur de la pointe d'une épingle : ces petites bêtes s'attachent à la jambe, et lorsqu'elles sont passées au-travers des bas, elles causent des démangeaisons épouvantables, qui obligent de s'écorcher les jambes. Quand on en est incommodé, il n'y a pas de meilleur remède que de faire bouillir dans l'eau des bourgeons de vigne et de monbain, des feuilles d'oranger, et des herbes odoriférantes ; et on s'en lave bien les jambes plusieurs jours de suite. Le mot de savane a été emprunté des Espagnols, qui donnent le nom de savanas aux prairies.