Economie rustique

S. f. (Economie rustique) c'est le vin de genièvre, dont la boisson est agréable, saine et peu couteuse. Voyez GENIEVRE. Cette boisson tient lieu de vin aux pauvres, et serait un bon médicament pour les riches. On fait la genevrette avec six boisseaux de baies de genièvre pilées et concassées, que l'on met infuser et fermenter dans cent pintes d'eau pendant trois semaines ou un mois, au bout duquel temps la liqueur est bonne à boire ; mais en vieillissant davantage, elle acquiert encore du goût et de la force : on peut en laisser tomber le marc, et la tirer au clair ; on y mêle aussi quelquefois trois ou quatre poignées d'absynthe. Le journal historique (Avril 1710) enseigne la manière de faire de bonne genevrette ; mais simplifiez sa manière, et vous réussirez encore mieux. (D.J.)
S. f. (Economie rustique) On coupe le blé par poignée ; la poignée s'appelle une javelle. On laisse sécher la javelle sur terre, ensuite on la met en gerbe. Il faut sept ou huit javelles pour former une gerbe ; ainsi la gerbe est un fardeau de blé de sept à huit javelles, liées ensemble avec le feurre de seigle. On amoncelle les gerbes par dizaux ; et la dixme et le champart étant levés, on les charrie à la grange. Voyez JAVELLE, DIXME, AMPARTPART.

S. f. (Economie rustique) est l'action que fait une graine de sortir de terre, ce qui s'appelle germer.

Il est vraisemblable que les principales parties de la germination des plantes sont contenues dans leurs semences : ces parties sont disposées à former des fibres propres à la filtration du suc nourricier qui y passe comme par des filières ou des moules, qui forment ensuite les branches, les feuilles, les fleurs, les fruits, et enfin les semences.

On peut développer dans une graine qui germe, les parties similaires et les dissimilaires ; on les découvre dans une grosse fève de marais, ou dans une graine de lupin coupée en-travers.

S. f. (Economie rustique et Chasse) ce sont des pâtées ou morceaux de viande empoisonnés, qu'on répand dans les greniers, les caves, les champs, pour détruire les animaux qui attaquent les denrées utiles à la vie de l'homme. On donne le même nom aux viandes ou autres substances qui leur servent d'appât et qui les attirent dans les piéges qu'on leur a tendus.

S. m. (Economie rustique) instrument de fer à plusieurs fourchons pointus, recourbés, séparés les uns des autres, distribués comme les doigts de la main, et se rassemblant pour former une douille creuse, où le manche du grappin est reçu. On se sert principalement du grappin à la campagne, pour séparer une partie de la raphe du grain de raisin dans les vaisseaux où on le porte immédiatement après qu'il est vendangé, avant que de le jeter dans la cuve. Il y a une autre sorte de grappin, qu'on attache aux pieds pour grimper plus facilement sur les gros arbres. La Marine a aussi son grappin. Voyez l'article suivant.