S. m. terme en usage parmi les commis des aides, et qui signifie la même chose que jaugeage. Voyez JAUGEAGE.

Espallement ne se dit pourtant guère que du mesurage qui se fait dans les brasseries, lorsque les commis jaugent les cuves, bacs, et chaudières dont se servent les brasseurs pour former leurs bières, afin de faire l'évaluation des droits du roi.

L'article 2. du titre de l'ordonnance des aides de 1680, concernant les droits sur la bière, défend aux brasseurs de Paris et du reste du royaume, de se servir des cuves, chaudières et bacs, que l'espallement n'en ait été fait avec le fermier ou les commis. Diction. de Comm. de Trév. et Chambers. (G)

Espallement se dit aussi de la comparaison qui se fait d'une mesure neuve avec la mesure originale ou matrice, pour ensuite l'étalonner et marquer de la lettre courante de l'année, si elle lui est trouvée égale et conforme.

Ce terme en ce sens n'est en usage que pour la vérification des mesures rondes qui servent à mesurer les grains, graines, fruits, légumes secs.

Louis XIV. ayant ordonné, par un édit du mois d'Octobre 1669, la fonte de nouveaux étalons sur lesquels se put faire à l'avenir l'espallement des mesures de bois qui serviraient à la distribution et vente de toute nature de grains par le moyen de la trémie, régla aussi la manière de faire cet espallement ou vérification, ainsi qu'il s'ensuit.

Le juré-mesureur-étalonneur met d'abord dans la trémie la quantité d'un minot et demi de graine de millet, et non autres, qu'il laisse couler dans l'étalon du minot à blé, jusqu'à ce qu'il soit comble. L'ayant ensuite radé, sans laisser grain sur bord, le millet qui reste dans cette mesure matrice est de nouveau mis dans la trémie pour en remplir une seconde fois le même étalon, où le grain est encore radé comme auparavant ; après quoi il est versé aussi par la trémie dans le minot qui doit être étalonné, et qui l'est en effet, et marqué de la lettre courante de l'année, s'il est trouvé de bonne contenance et de la même mesure que l'étalon. L'espallement des autres mesures, moindres que le minot, se fait à proportion, de la même manière. Voyez MESURE et MINOT. Dictionnaire de Commerce et de Chambers. (G)