S. f. (Morale) c'est le discours, l'écrit ou l'action, par lesquels on relève le mérite d'une action, d'un ouvrage, d'une qualité d'un homme, ou d'un être quelconque. Tous les hommes désirent la louange, ou parce qu'ils ont des doutes sur leur propre mérite, et qu'elle les rassure contre le sentiment de leur faiblesse, ou parce qu'elle contribue à leur donner promptement le plus grand avantage de la société, c'est-à-dire l'estime du public. Il faut louer les jeunes gens, mais toujours avec restriction ; la louange, comme le vin, augmente les forces quand elle n'enivre pas. Les hommes qui louent le mieux, mais qui louent rarement, sont ceux que le beau, l'agréable et l'honnête frappent par-tout où ils les rencontrent ; le vil intérêt, pour obtenir des grâces ; la plate vanité pour obtenir grâce, prodiguent la louange, et l'envie la refuse. L'honnête homme relève dans les hommes ce qu'il y a de bien, ne l'exagère pas, et se tait sur les défauts ou sur les fautes ; il trouve, quoiqu'en dise la Fontaine, qu'on peut trop louer, non les dieux qu'on ne tromperait pas, mais sa maîtresse et son roi qu'on tromperait.