S. m. (Commerce) terme en usage sur les côtes de Provence et dans les échelles du Levant : il signifie la même chose que courtier. Voyez COURTIER.

Les marchands et négociants paient ordinairement un demi pour cent au censal pour son droit de censerie ou de courtage. Voyez COURTAGE.

La plupart des censals du Levant, mais particulièrement ceux qui font la censerie ou courtage au grand Caire, sont arabes de nation. Dans les négociations qui se font entre les marchands européens et ceux du pays, ou pour l'achat ou la vente des marchandises, tout se passe en mines et en grimaces ; et c'est surtout une comédie quand le censal veut obliger le marchand européen de payer la marchandise de son compatriote à son premier mot, ou du moins de n'en guère rabattre.

Lorsque l'européen a fait son offre, toujours au-dessous de ce que le vendeur en demande, le censal arabe fait semblant de se mettre en colere, hurle et crie comme un furieux ; s'avance comme pour étrangler le marchand étranger, sans pourtant le toucher. Si cette première scène ne réussit pas, il s'en prend à lui-même, déchire ses habits, se frappe la poitrine à grands coups de poing, se roule à terre, et crie comme un désespéré qu'on insulte un marchand d'honneur ; que sa marchandise n'a point été volée, pour en mésoffrir si extraordinairement. Enfin le négociant d'Europe, accoutumé à cette burlesque négociation, restant tranquille et n'offrant rien de plus, le censal reprend aussi sa tranquillité, lui tend la main, et l'embrasse étroitement en signe de marché conclu, et finit la pièce par ces mots, halla quebar, halla quebir, Dieu est grand et très-grand, qu'il prononce avec autant de sens-froid qu'il a marqué auparavant de véhémence et d'agitation. Dictionnaire du Comm. (G)