S. f. (Commerce) cruche de terre à deux anses, dont le ventre est fort gros. Ce mot vient de l'espagnol jarre ou jarro, qui signifie la même chose.

C'est aussi une espèce de mesure : la jarre d'huîle contient depuis 18 jusqu'à 26 jalons ; la jarre de gingembre pese environ cent livres.

M. Savari dit que la jarre est une mesure de continence pour les vins et les huiles dans quelques échelles du levant, particulièrement à Mételin où elle est de six orques, qui font environ quarante pintes de Paris. Voyez ORQUE et PINTE. Diction. de Commerce. (G)

JARRE, terme dont les Chapeliers se servent pour désigner le poil long, dur et luisant, qui se trouve sur la superficie des peaux de castor, et qui n'étant pas propre à se feutrer, est tout à fait inutile, et ne peut pas entrer dans la manufacture des chapeaux.

Arracher le jarre, c'est l'ôter de dessus les peaux avec des espèces de pinces. On emploie ordinairement à cet ouvrage des ouvrières qu'on appelle arracheuses ou éplucheuses.

Les chapeliers se servent du jarre pour remplir des espèces de pelotes couvertes de chifons de laine, avec lesquelles ils frottent les chapeaux, et leur donnent le lustre. Voyez CHAPEAU, voyez aussi CASTOR.

Jarre se dit aussi du poil de vigogne.

JARRES ou GIARES, plur. (Marine) ce sont de grandes cruches ou vaisseaux de terre, dans lesquels on met de l'eau douce pour la conserver meilleure que dans les futailles ; on les place ordinairement dans les galeries du vaisseau (Q)