S. f. (Commerce) toîle de coton blanche plutôt fine que grosse, qui vient de Pondichery ; la pièce est de vingt-neuf à trente aunes de longueur, sur 7/8 de largeur : il y a des guinées stufs, rayées, blanches, bleues, qui n'ont que trois aunes et demie de long sur deux tiers de large. Ces toiles sont bonnes pour la traite qu'on fait sur les côtes d'Afrique ; c'est-là ce qui les a fait appeler guinées.

GUINEE, s. f. (Commerce) monnaie d'or qui se fabrique en Angleterre ; elle a été ainsi appelée de la contrée d'où l'on apporta la matière dont les premières furent frappées. La guinée a beaucoup varié de valeur ; elle est de vingt-un schellings. Voyez SCHELLING.

GUINEE, (LA) Géographie vaste contrée d'Afrique, qui renferme plusieurs royaumes grands et petits, et divers peuples différemment gouvernés. Ce grand pays est situé entre la Nigritie au nord, l'Abyssinie à l'orient, et la Cafrerie au midi.

La Guinée a été entièrement inconnue aux anciens. Nous n'en connaissons guère que les côtes qui commencent à la rivière de Sierra-Lionna, et s'étendent jusqu'au Cap-Negre, c'est-à-dire environ dix degrés en-deçà de la ligne, et seize degrés au-delà.

On divise la Guinée en haute et basse ; la basse Guinée est le même état que le Congo, dont la traite des Nègres fait le plus important commerce des Portugais dans ce pays-là.

La haute Guinée est bornée au sud par l'Océan, et comprend divers pays que l'on trouve de suite et qu'on subdivise chacun en divers royaumes, dont les noms changent à mesure qu'on avance d'occident en orient : ces pays sont la côte de Malaguette, la côte des Dents, la côte d'Or, les royaumes de Juda, du grand Ardre, et de Bénin. Tout le négoce des Européens se fait sur les côtes des lieux que nous venons de nommer.

Les naturels sont des idolatres, superstitieux, vivants très-mal-proprement ; ils sont paresseux, yvrognes, fourbes, sans souci de l'avenir, insensibles aux événements heureux et malheureux qui réjouissent ou qui affligent les autres peuples ; ils ne connaissent ni pudeur ni retenue dans les plaisirs de l'amour, l'un et l'autre sexe s'y plonge brutalement dès le plus bas âge.

Leur peau est très-noire ; leurs cheveux sont une véritable laine, et leurs moutons portent du poil. Ils vont tout nuds pour la plupart ; et ceux qui sont assez riches pour être vêtus, ont une espèce de pagne qu'ils roulent autour du corps, et qu'ils laissent pendre depuis le nombril jusqu'à mi-jambe : ces derniers se frottent d'huîle et de peinture, et ornent leur cou, leurs bras, et leurs jambes, d'anneaux d'or, d'argent, d'ivoire, et de corail.

Presque tous les naturels de Guinée sont exposés à des dragonneaux, espèce de vers qui entrent dans leur chair, et la rongent par des ulcères qu'ils y causent. La petite vérole est un autre fléau encore plus redoutable, et qui les emporte de-temps-en-temps par milliers.

Il parait que les Diépais découvrirent cette contrée en 1364 sous Charles V. et qu'ils y ont navigé avant les autres nations européennes ; mais ils n'y formèrent aucune habitation. Les Portugais plus avisés s'y établirent au commencement du quinzième siècle, et l'année 1604 fut l'époque fatale de leur déroute ; alors les Hollandais les chassèrent des forts et des comptoirs qu'ils avaient sur les côtes, et les contraignirent de se retirer bien avant dans les terres, où pour se maintenir ils se sont alliés avec les naturels du pays. Depuis cette époque, les Hollandais et les Anglais font presque tout le commerce des côtes de Guinée : les Brandebourgeois et les Danois y ont cependant quelques comptoirs.

Sous le règne de Jean II. roi de Portugal, qui travaillait avec tant d'ardeur à l'établissement des colonies portugaises dans les Indes et en Afrique, on trouva de l'or sur les côtes de Guinée, mais en petite quantité ; c'est peut-être de-là qu'on donne depuis le nom de guinées aux monnaies que les Anglais firent frapper avec l'or qu'ils amassèrent dans le même pays. (D.J.)

GUINEE, (LA NOUVELLE) Géographie grande contrée de l'Océan oriental des Moluques ; on ignore si c'est une ile, ou si cette contrée est attachée au continent des terres Australes : quoi qu'il en sait, elle est entre le deuxième et le neuvième degré de latitude méridionale, et entre les 146 et les 165 degrés de longitude. Elle Ve en se retrécissant vers le nord-ouest, et en s'élargissant vers le sud-est : par les 150 degrés, on y aperçoit une montagne nommée par les Hollandais Sneberg, parce qu'elle est chargée de neige. On dit que ce pays fut découvert en 1527 par Alvar de Paavédra, mais il n'y fit que passer : le terroir fertîle par lui-même, est habité par des sauvages d'un teint brun olivâtre. Il est bien étonnant qu'on ne connaisse rien de l'intérieur d'un pays voisin des Moluques, et que tout ce qu'on en sait se réduise au gissement d'une partie de ses côtes. (D.J.)