S. m. terme de Commerce usité principalement en Hollande et à Venise, pour signifier ce que l'argent de banque vaut de plus que l'argent courant ; excédent qui est assez ordinairement de cinq pour cent. Ce mot vient de l'Italien agio, qui signifie aider.

Si un marchand, dit Savary dans son Dictionnaire du Commerce, en vendant sa marchandise stipule le payement, ou seulement cent livres en argent de banque, ou cent cinq en argent de caisse ; en ce cas on dit que l'agio est de cinq pour cent.

L'agio de banque, ajoute le même auteur, est variable dans presque toutes les places à Amsterdam. Il est ordinairement d'environ trois ou quatre pour cent ; à Rome de près de vingt-cinq sur quinze cens ; à Venise, de vingt pour cent fixe.

Agio se dit aussi pour exprimer le profit qui revient d'une avance faite pour quelqu'un ; et en ce sens les noms d'agio et d'avance sont synonymes. On se sert du premier parmi les marchands et négociants, pour faire entendre que ce n'est point un intérêt, mais un profit pour avance faite dans le commerce : ce profit se compte ordinairement sur le pied de demi pour cent par mois, c'est-à-dire, à raison de six pour cent par an. On lui donne quelquefois, mais improprement, le nom de change. Savary, Dict. du Comm. tome I. page 606.

Agio se dit encore mais improprement, du change d'une somme négociée, soit avec perte, soit avec profit.

Quelques-uns appellent agio d'assurance, ce que d'autres nomment prime ou cout d'assurance. Voyez PRIME. Id. ibid. (G)