S. f. (Commerce) espèce de coton très-fin et un peu lustré. Quoique quelques auteurs prétendent que la véritable ouate se trouve en orient, autour de quelques fruits à qui elle sert de première enveloppe ; il est néanmoins certain que l'ouate est produite dans les gousses d'une plante qui croit communément en Egypte, et que quelques curieux cultivent par rareté.

Cette plante se plait dans des lieux humides et marécageux ; ses feuilles sont assez larges, rondes et arrondies par le bout ; ses fleurs sortent en bouquets qui forment une manière d'ombelle, et elles ont leurs feuilles renversées comme celles du martagon. L'ouate est renfermée dans des gousses qui s'ouvrent quand elles sont en maturité ; la semence qui s'y trouve mêlée est petite, ronde, plate, tirant sur le gris-brun. C'est d'Alexandrie que l'on tire cette marchandise, et elle vient en France par la voie de Marseille.

Il y a encore une sorte de coton que l'on nomme aussi ouate, quoiqu'improprement ; ce n'est autre chose que la bourre ou première soie qui couvre la coque des vers à soie : on la fait bouillir, et après cette seule préparation, on la vend pour la véritable ouate, quoiqu'elle n'en approche en aucune manière, ni pour la finesse, ni pour la beauté.

Les ouates ne servent que pour fourrer des robes de chambre, des courtepointes, et autres meubles ou habillements qu'elles rendent très-chauds sans les rendre pesans. Elles ont communiqué leur nom à presque toutes les autres fourrures qui se mettent entre deux étoffes ; et l'on appelle communément ouatée, une robe fourrée, un jupon, etc. quoique le plus souvent on n'y emploie simplement que du coton ordinaire ou de la laine. Savary. (D.J.)