S. m. (Commerce) terme de banque et de négoce particulièrement en usage sur la place du change à Lyon. Il se dit lorsqu'on donne en payement à un autre ce qu'on a droit d'avoir par une lettre ou billet de change, ce qui se nomme virement de partie, de l'ancien mot virer ou tourner, c'est-à-dire action par laquelle on change de débiteur ou de créancier, ce qui se fait sur le champ en écrivant ce virement ou changement sur un petit livre, qu'on appelle bilan. Voyez BILAN.

Les virements de partie sont en usage dans toutes les banques de commerce, et surtout à Venise et à Amsterdam. M. Savary remarque que l'établissement s'en fit dans cette dernière ville en 1608 ou 1609, où les particuliers qui lui avaient prêté désespérant qu'elle put jamais acquitter les dettes immenses qu'elle avait contractées depuis plus de cinquante ans pour soutenir la guerre contre l'Espagne, demandèrent pour leur sûreté qu'on fit un capital de ce qui leur était dû. et qu'on donnât à chacun d'eux crédit du montant de sa créance dans un livre de comptes courants qui serait tenu pour cet effet à l'hôtel de ville, avec faculté de pouvoir assigner à leurs créanciers particuliers ce qu'ils pouvaient leur devoir. La proposition fut agréée, la ville se rendit caution envers les particuliers, tant des anciennes créances que des nouvelles qui pourraient s'y établir. Ce qui fut exécuté avec tant d'ordre et de sûreté, que les négociants trouvant d'ailleurs une extrême facilité à faire leurs payements par ces virements de parties, il n'y a guère de particuliers dans les Provinces-Unies et même dans le reste de l'Europe, pour peu que leur commerce s'étende vers le nord, qui n'y soient intéressés directement ou indirectement. Dict. de commerce.