S. m. (Politique) les princes, ou ceux qui sont les distributeurs de leurs grâces, commettent des injustices que l'on nomme passedroits ; lorsqu'ils accordent des récompenses, des grades, des dignités à des personnes qu'ils veulent favoriser, au préjudice de celles qui par leurs services ou par la carrière qu'elles avaient embrassée, avaient droit d'espérer ces grâces. Les récompenses sont entre les mains des souverains, des moyens puissants pour exciter dans leurs sujets l'amour de la patrie et de leurs devoirs. Rien n'est donc plus contraire aux intérêts d'un état, que de priver ceux qui en ont bien mérité des avantages qui leur sont dû.. La douleur causée par cette privation devient encore plus sensible lorsqu'ils voient qu'on leur préfère des hommes qui n'ont d'autre titre que la faveur et l'intrigue. De telles injustices détruisent l'émulation et l'énergie nécessaires dans les personnes qui servent leur pays. Des intriguans parviennent à des places dont ils sont incapables, et le mérite réel, qui ne sait point s'abaisser à la flatterie et aux pratiques sourdes, est écarté, ou demeure enseveli dans une obscurité qui le rend inutîle à la patrie.