S. f. signifie en terme de politique, un changement considérable arrivé dans le gouvernement d'un état.

Ce mot vient du latin revolvère, rouler. Il n'y a point d'états qui n'aient été sujets à plus ou moins de révolutions. L'abbé de Vertot nous a donné deux ou trois histoires excellentes des révolutions de différents pays ; savoir, les révolutions de Suède, celles de la république romaine, etc.

REVOLUTION, (Histoire moderne d'Angleterre) Quoique la Grande-Bretagne ait éprouvé de tous temps beaucoup de révolutions, les Anglais ont particuliérement consacré ce nom à celle de 1688, où le prince d'Orange Guillaume de Nassau, monta sur le trône à la place de son beau-pere Jacques Stward. La mauvaise administration du roi Jacques, dit milord Bolinbroke, fit paraitre la révolution nécessaire, et la rendit praticable ; mais cette mauvaise administration, aussi-bien que toute sa conduite précédente, provenait de son attachement aveugle au pape et aux principes du despotisme, dont aucun avertissement n'avait pu le ramener. Cet attachement tirait son origine de l'exil de la famille royale ; cet exil avait son principe dans l'usurpation de Cromwel ; et l'usurpation de Cromwel avait été occasionnée par une rebellion précédente, commencée non sans fondement par rapport à la liberté, mais sans aucun prétexte valable par rapport à la religion. (D.J.)

REVOLUTION, est aussi un terme de Géométrie. Le mouvement d'une figure plane qui tourne autour d'un axe immobile, est appelé révolution de cette figure. Voyez AXE.

Un triangle rectangle tournant autour d'un de ses côtés engendre un cône par sa révolution ; un demi-cercle engendre une sphère, etc. Voyez CONE, SPHERE, etc.

Révolution se dit aussi en Astronomie, de la période d'une planète, comete, etc. c'est-à-dire, du chemin qu'elle fait depuis qu'elle part d'un point, jusqu'à ce qu'elle revienne au même point. Voyez PLANETE, PERIODE, etc.

Les planètes ont deux espèces de révolution ; l'une autour de leur axe qu'on appelle rotation diurne, ou simplement rotation, et qui dans la terre, par exemple, constitue ce que nous appelons les jours et les nuits. Voyez JOUR et NUIT. L'autre révolution des planètes se fait autour du soleil : on l'appelle révolution annuelle ou période ; c'est la révolution annuelle de la terre qui constitue nos années. Voyez AN.

Saturne, selon Kepler, fait sa révolution annuelle en 29 ans 174 j. 4 h. 58'25''30'''; Jupiter en 11 ans 317 j. 14 h. 49'31''56'''; Mars en un an 321 j. 23 h. 31'56''49'''; Vénus en 224 j. 17 h. 44'55''14'''; Mercure en 87 j. 23 h. 14'24''. Voyez SATURNE, JUPITER, MARS, etc. Chambers. (O)

REVOLUTIONS DE LA TERRE, (Histoire naturelle Phys. et Minéralogie) c'est ainsi que les naturalistes nomment les événements naturels, par lesquels la face de notre globe a été et est encore continuellement altérée dans ses différentes parties par le feu, l'air et l'eau. Voyez TERRE, FOSSILES, DELUGE, TREMBLEMENS DE TERRE, etc.

REVOLUTION, (Horlogerie) c'est l'action des roues les unes sur les autres, par le moyen des engrenages. On sait que leur objet est de transmettre le mouvement d'une roue sur une autre par le moyen de ses dents qui atteignent les ailes du pignon sur lesquelles elles agissent, comme le pourraient faire des leviers les uns sur les autres. Sous ce point de vue il y aurait de l'avantage à faire de petites roues et de grands pignons : la force serait plus grande du côté de la roue, et la résistance serait moindre du côté du pignon pour recevoir le mouvement. Mais les engrenages ne servent pas seulement à communiquer le mouvement ; ils servent encore à multiplier les révolutions, ou à les fixer sur telle roue qu'on voudra, ou à les diminuer ; enfin ils servent à changer le plan des révolutions.

1°. L'on obtient des révolutions, en faisant que la roue continue plusieurs fois le nombre des ailes du pignon, ou bien en multipliant les roues.

Question. La première roue étant donnée, quelle que soit la force qui la meut, trouver la dernière roue qui fasse tel nombre de révolutions qu'on voudra pour une de la première. Cette question serait bientôt résolue, si le rayon de la première roue à l'égard de la seconde pouvait être dans le rapport demandé ; mais si ce rapport est tel qu'il ne soit pas possible de faire l'une assez grande, ni l'autre assez petite, pour y suppléer, l'on aura recours à plusieurs roues intermédiaires dont les différents rapports multipliés les uns par les autres, donneront le rapport demandé. Or c'est ce nombre de roues intermédiaires qu'il s'agit de trouver. Mais, comme différents nombres peuvent y satisfaire, il faut faire voir qu'ils ne sont pas arbitraires ; qu'il faut au contraire prouver que le plus petit nombre de roues qui pourra satisfaire à la question, est celui qu'il faudra employer.

Ma méthode est de considérer le nombre de révolutions demandées, comme une puissance dont je tire les différentes racines. La considérant d'abord comme un carré, j'en tire la racine, et cela me montre que deux roues satisferont à la question ; comme un cube j'en tire la racine, et cela me donne trois roues ; comme un carré carré, j'en tire la racine, et c'est pour quatre roues ; ainsi de suite jusqu'à ce que j'en sois venu à une racine telle qu'étant multipliée par le plus petit nombre d'ailes qu'il soit possible d'appliquer au pignon, le nombre qui en proviendra, et qui représente le nombre des deux, ne soit pas trop grand pour pouvoir être employé à la roue dont la grandeur se trouve bornée par la grandeur de la machine. J'en conclus alors que c'est-là le plus petit nombre de roues qui puisse satisfaire à la question ; car dans ce cas, j'ai le plus grand rapport, c'est-à-dire, les roues les plus nombrées de dents, relativement aux ailes du pignon, qu'il soit possible d'avoir : ce qui fournit trois avantages essentiels.

1°. Celui de ne point multiplier inutilement les révolutions intermediaires entre le premier et dernier mobile.

2°. D'avoir des engrenages qui sont d'autant plus parfaits et plus faciles à faire, que les dents étant nombreuses rapprochent plus d'être paralelles entr'elles : ce qui diminue la courbe des dents, et procure au pignon un mouvement plus uniforme. De plus, les pignons peuvent être d'autant plus gros relativement à leur roue, qu'il y a plus de différence entre le nombre des ailes et celui des dents de la roue ; toutes choses dont l'expérience démontrerait mieux les avantages que les raisonnements que je pourrais faire, du moins quant à ce qui regarde plus immédiatement les inégalités plus ou moins grandes des dentures et des pignons qui se trouvent dans tous les engrenages.

3°. Celui enfin d'avoir moins de pivots, puisqu'on a moins de roues ; d'où je conclus que la vitesse étant diminuée par la diminution des révolutions intermédiaires, elle l'est aussi dans les engrenages, dans les pivots : elle exige donc moins de force ; il y a donc de l'avantage à réduire les révolutions, autant qu'il est possible.

Exemple par lequel on obtient des révolutions, en employant le moins de roues, pour servir de preuve à ce qui précède. Saient 19440 révolutions, compris la roue de rencontre, qui a 30 dents propres à faire battre les secondes au balancier. Il faut donc commencer par retirer cette roue, en divisant 19440 par 60 ; il viendra au quotient 324 ; et comme ce nombre est trop grand pour être employé sur une roue, et qu'il le faudrait encore multiplier par celui des ailes de pignon dans lequel elle doit engrener, il suit qu'il faut tirer la racine carrée de 324, qui est 18, et ce sera pour deux roues ; mais comme elles doivent engrener dans des pignons de six ailes, l'on aura des roues de 108, et l'on posera sa règle en cette sorte :

6. 6. 1/2 pignons ou diviseurs.