(Politique) ce mot signifie l'exercice d'une des plus nobles fonctions de l'humanité : rendre la justice à ses semblables, et maintenir ses lais, le fondement et le lien de la société, c'est sans doute un état dont rien n'égale l'importance, si ce n'est l'exactitude scrupuleuse avec laquelle on en doit remplir les obligations.

On peut aussi entendre par ce mot magistrature, le corps des magistrats d'un état ; il signifiera en France cette partie des citoyens, qui divisée en différents tribunaux, veille au dépôt des lois et à leur exécution, semblables à ces mages dont les fonctions étaient de garder et d'entretenir le feu sacré dans la Perse.

Si l'on peut dire avec assurance, qu'un état n'est heureux qu'autant que par sa constitution toutes les parties qui le composent tendent au bien général comme à un centre commun, il s'ensuit que le bonheur de celui dans lequel différents tribunaux sont dépositaires de la volonté du prince, dépend de l'harmonie et du parfait accord de tous ces tribunaux, sans lequel l'ordre politique ne pourrait subsister. Il en est des différents corps de magistrature dans un état, comme des astres dans le système du monde, qui par le rapport qu'ils ont entr'eux et une attraction mutuelle, se contiennent l'un l'autre dans la place qui leur a été assignée par le Créateur, et qui suivent, quoique renfermés chacun dans un tourbillon différent, le mouvement d'impulsion générale de toute la machine céleste. Voyez l'article MAGISTRAT.