(Histoire naturelle) en Portugais cascavel, c'est un grand serpent du Bresil, qui a quatre ou cinq pieds de long ; il est de la grosseur du bras, sa couleur est d'un rouge tirant sur le jaune ; sa tête est longue et mince et sa langue fourchue : il a de petits yeux, mais ses dents sont longues et pointues. On voit attaché à sa queue vers l'extrémité, un corps parallèlepipede, de trois à quatre doigts de long, large d'un demi-doigt, et composé de petits chainons entrelacés les uns avec les autres, secs, unis, luisans, de couleur cendrée, tirant sur le rouge. Ce corps croit à chaque année d'un anneau ou chainon ; il fait le même bruit qu'une sonnette : il annonce de loin la présence du serpent qui se tient dans les chemins écartés. Il est fort venimeux et attaque les passants ; les Indiens, à ce qu'on prétend, portent pour s'en garantir au bout d'un bâton un morceau de la racine dite vipérine, dont l'odeur arrête sa furie. On prépare un remède singulier contre sa morsure ; c'est son fiel imbibé dans une quantité convenable de chaux réduite en poudre ou de farine de maïs. On dit que ce fiel est de couleur d'azur et si spiritueux, qu'il s'évapore et disparait à l'air. On ajoute que la vésicule en est vide en été ; d'où l'on conjecture qu'elle est portée aux gencives de l'animal et qu'elle est la source de son poison. On raconte de la virulence de ce poison des choses étonnantes ; comme de se transmettre à-travers le bois et le fer, et de rendre dangereux l'attouchement des corps que le serpent a mordus.