S. m. (Histoire naturelle, Lithologie) c'est le nom que les jouailliers français donnent à une pierre précieuse d'une couleur verdâtre, qui tire un peu sur le jaune. Quelques-uns ont cru que cette pierre était le prasius des anciens : d'autres, avec plus de probabilité, ont conjecturé que le péridot était la chrysoprase. Quoi qu'il en soit de ces sentiments, M. Lehman, de l'académie de Berlin, a publié en 1745 un mémoire dans le recueil de cette académie ; il y fait voir les erreurs des auteurs sur la pierre que les anciens appelaient chrysoprase, qu'ils ont confondu avec la chrysolite, le chrysoberille, le prasius, ou le prasitis, l'émeraude, les topazes, etc. Ensuite il nous apprend avoir trouvé en Silésie, près d'un village appelé Kosemitz, une pierre à qui il prétend que convient le nom de chrysoprase. Cette pierre est d'un verd céladon ou verd pomme ; elle n'a que très-peu de transparence ; elle est ordinairement remplie de taches blanches qui nuisent à sa pureté, et la couleur en est en général trouble. Au-reste, cette pierre prend un très-beau poli et se taille en facettes. Cette pierre, que M. Lehman appelle chrysoprase se trouve dans les couches, en morceaux détachés ou fragments, qui sont ordinairement renfermés dans de l'asbeste, qui leur sert d'enveloppe ou de matrice ; et ces fragments sont accompagnés de pierres d'un beau verd, un peu tendres, et mêlées d'une terre verte : ces pierres ne prennent point le poli. Voyez les Mémoires de l'académie de Berlin, année 1755, pag. 202.

Il est certain que la pierre que M. Lehman appelle chrysoprase est d'une couleur verte très-agréable ; mais son peu de transparence, et les défauts dont elle est remplie, l'empêcheront d'être estimée des Jouailliers. (-)