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Catégorie parente: Histoire naturelle
Catégorie : Lithologie
ou HAEMATITE, ou SANGUINE, (Histoire naturelle, Lithologie) c'est une pierre, ou plutôt une vraie mine de fer dont la figure varie ; son tissu est tantôt strié ou par aiguilles, comme l'antimoine ; tantôt il est composé de filaments ou de fibres, qui, à la couleur près, la font ressembler à du bois ; tantôt elle est sphérique ou hémi-sphérique ; tantôt elle est en mamelons, et formée par un assemblage de globules qui la font ressembler à une grappe de raisin ; tantôt elle est garnie de pyramides et de pointes ; tantôt enfin elle parait composée de lames ou de feuillets, qui laissent quelquefois des intervalles vides entr'eux, et la font ressembler à un rayon de miel. L'hématite varie aussi pour la couleur ; il y en a de rouge, de pourpre, de jaune, et de noirâtre ou couleur de fer : mais lorsqu'on l'écrase, elle est toujours d'un rouge ou d'un jaune plus ou moins vif. L'hématite, quoique fort chargée de fer, n'est point attirable par l'aimant : le fer qu'elle donne est aigre, et il est difficîle de lui procurer la ductilité convenable ; il y en a dont le quintal contient jusqu'à quatre-vingt livres de ce métal. Voyez FER. Voilà pourquoi quelques gens l'appellent ferret. (-)

HEMATITE, ou SANGUINE, (PIERRE), Mat. médic. on l'emploie comme styptique dans les hémorrhagies. Juncker désapprouve son usage intérieur, comme peu éprouvé et souvent nuisible. Les fleurs de pierre hématite préparées par la sublimation avec le sel ammoniac, ne paraissent pas assez merveilleuses au même auteur, pour qu'on puisse le faire passer pour l'azoph de Paracelse, c'est-à-dire pour un remède singulier contre la cachexie, la passion hypocondriaque, la phtisie, la fièvre tierce, la dyssenterie, etc. Ses fleurs sont styptiques à petite dose, et nuisent souvent par cette qualité. La teinture qu'on en retire n'est pas exempte du même reproche ; elle est styptique et nauséeuse, selon l'observation de Langius : c'est toujours Juncker qui parle.

Il est moins dangereux, tutiùs, dit encore cet auteur, de tenir une pierre hématite dans sa main, pour arrêter l'hémorrhagie du nez : mais cet effet attribué si éminemment à la pierre hématite, qu'elle en a tiré son nom dans toutes les langues, ne s'observe que très-rarement ; et encore faut-il qu'on ait tenté ce secours sur des sujets délicats et crédules. On garde dans les boutiques la pierre hématite porphyrisée. Les fleurs de pierre hématite ont une odeur de safran ; elles se préparent comme les fleurs martiales. Voyez FER.

La pierre hématite entre dans les pilules astringentes, et l'emplâtre styptique. (b)

* HEMATITES, s. m. pl. (Histoire ecclésiastique) hérétiques dont S. Clément d'Alexandrie a parlé dans son liv. VII. des Stromates : leur nom vient de , sang. Peut-être était-ce une branche des Cataphryges, qui, selon Phylatrius, à la fête de pâques employaient le sang d'un enfant dans leurs sacrifices. Voyez CATAPHRYGES. S. Clément d'Alexandrie se contente de dire qu'ils avaient des dogmes qui leur étaient propres, et dont ils avaient été appelés Hématites. Il serait à souhaiter que quelqu'un nous donnât une histoire des hérésies ; elle supposerait des connaissances très-étendues, expliquerait beaucoup de faits obscurs, et formerait le tableau le plus humiliant, mais le plus capable d'inspirer aux hommes l'esprit de la paix.