S. f. (Histoire naturelle, Ichtyologie) pristis, serra, Pl. XIII. fig. 1. très-grand poisson de mer auquel on a donné le nom de scie, parce qu'il a la partie antérieure de la tête terminée par un os long, dur, mince et large, qui a de longues dents de chaque côté, ce qui lui donne beaucoup de ressemblance avec une scie dentée des deux côtés. La face supérieure de cet os est rude, et il a une couleur cendrée. Ce poisson est mis au rang des cétacés, on le trouve dans la mer des Indes. Rondelet, hist. nat. des poissons, part. I. liv. XVI. Voyez POISSON.

SCIE, la, (Géographie moderne) en latin moderne Seja, petite rivière de France en Normandie, au pays de Caux, où elle a sa source. Elle arrose plusieurs villages, et se rend dans la mer près de Dieppe, à sept lieues de son origine. (D.J.)

SCIE, s. f. (Outil de mécanique) instrument pour fendre et diviser en plusieurs pièces diverses matières solides, comme le marbre, la pierre, le bois et l'ivoire, etc. La scie est un des outils des plus utiles qui aient été inventés pour la mécanique. La fable en attribue l'invention à Icare, qui, non moins ingénieux que son père Dédale, enrichit comme lui les arts encore naissants de plusieurs découvertes qui ont servi à les perfectionner. On dit qu'il l'inventa sur le modèle de l'arête d'un poisson plat, tel, par exemple, qu'est la sole. La scie est de fer avec des dents, mais différemment limées et tournées, suivant l'usage auquel elle est destinée. Il y a aussi des scies sans dents, qui servent au sciage des marbres et des pierres.

Les ouvriers qui se servent le plus communément de la scie sont pour les bois les Bûcherons, les Scieurs de long, les Charpentiers, les Menuisiers, les Ebenistes, les Tourneurs et les Tabletiers ; et pour les pierres les Marbriers, les Sculpteurs, les Scieurs de pierre, etc. Les Lapidaires ont pareillement leur scie, aussi-bien que les ouvriers qui travaillent en pièces de rapport, mais elle ne ressemble presque en rien aux autres. Les dents de toutes ces sortes de scies s'affutent et se liment avec une lime triangulaire, en engageant la feuille de la scie dans une entaille d'une planche, et l'y affermissant avec une espèce de coin de bois.

Toutes les feuilles de scie se vendent par les Quincailliers, qui les tirent de Forez et de Picardie : on en trouve aussi chez eux de toutes montées, particulièrement de celles pour la marqueterie, et pour les Tabletiers et Peigniers, dont la monture est toute de fer. (D.J.)

SCIE, (Critique sacrée) le supplice de la scie était en usage chez les Hébreux, si l'on en croit la plupart des commentateurs ; c'est, selon eux, par ce supplice que David fit punir les Ammonites de Rebbath qui avaient maltraité ses ambassadeurs, seravit eos, dit la vulgate II. Rais, XIIe 31. mais cette excessive cruauté entre avec peine dans mon esprit. Le mot hébreu signifie-t-il uniquement il les fit scier ? Je sai qu'on traduit aussi, ils ont été sciés, le mot , dont se sert S. Paul aux Hébreux, chap. XIe vers. 37. Cependant il est clair par l'histoire de Susanne, que le terme désigne un supplice qui s'exécutait par le sabre, et non par une scie. Il te coupera par le milieu, vers. 55. ce qui est exprimé plus bas par ces mots, l'ange de Dieu ayant un sabre, te coupera par le milieu, , vers. 60. Or ce passage prouve que chez les Hébreux l'on coupait un homme avec un sabre, et non avec une scie. Nonobstant cette remarque, je ne prétens pas dire que le supplice de la scie soit sans exemple dans le monde. Hyde, de relig. veter. Pers. cap. xiv. p. 128. rapporte que le roi de Perse Giemsched étant devenu un tyran cruel, Dubak, prince arabe, le poursuivit, le vainquit, le fit mettre entre deux planches et le fit scier. Abulfeda confirme le même fait. (D.J.)

SCIE, instrument de Chirurgie, pour scier les os dans l'amputation des membres. Voyez AMPUTATION.

Pour examiner cet instrument dans toutes ses parties, il faut le diviser en trois pièces. Voyez Pl. XXI. fig. 1. La première est l'arbre de la scie, la seconde est le manche, et la troisième est le feuillet. L'arbre de la scie est ordinairement de fer, il est fort artistement limé et orné de plusieurs façons qui donnent de l'agrément à l'instrument ; mais l'essentiel est de la considérer sous trois différentes pièces. La principale suit la longueur du feuillet, et doit avoir (pour une scie d'une bonne grandeur) onze pouces quelques lignes de long.

Les extrémités de cette pièce sont coudées, pour donner naissance à deux branches de différente structure ; la branche antérieure a environ 4 pouces 8 lignes de long ; elle s'avance plus en avant, et son extrémité s'éloigne d'un pouce 8 lignes de la perpendiculaire qu'on tirerait du coude sur le feuillet. Elle représente deux segments de cercle, lesquels s'unissent ensemble, forment en-dehors un angle aigu, et leur convexité regarde le dedans de la scie.

Le commencement du premier cercle forme avec la pièce principale un angle qui est plus droit qu'obtus ; la fin du second cercle est fendue de la longueur d'un pouce 5 lignes pour loger le feuillet qui y est placé de biais, et qui forme avec ce cercle un angle aigu.

L'extrémité de ce second segment de cercle est encore percée par un écrou, comme nous allons le dire.

La branche postérieure a un pouce de moins que l'antérieure ; les deux segments de cercle qu'elle forme sont moins allongés et plus circulaires. Le premier fait un angle droit avec la pièce principale, et le second en fait de même avec le feuillet : ce second cercle se termine à une figure plate des deux côtés, arrondie à sa circonférence, et percée par un trou carré. L'union de ces deux segments de cercles ne forme pas en-dehors un angle aigu, comme à la branche antérieure, mais ils semblent se perdre dans une pomme assez grosse, terminée par une mitre taillée à pans, lesquelles pièces paraissent être la base de toute la machine.

Il sort du milieu de la mitre une soie de près de quatre pouces de long, qui passe dans toute la longueur du manche.

La seconde partie de la scie est le manche, il est fait de même que celui que nous avons fait remarquer au couteau d'amputation ; mais sa situation n'est pas la même, car au-lieu de suivre la ligne qui couperait la scie en deux parties égales suivant sa longueur, il s'en éloigne d'un demi-pouce, et s'incline vers la ligne qui serait prolongée de l'axe du feuillet ; mécanisme qui rend la scie fort adroite, et fait tout autant que si le manche était contigu au feuillet, sans pour cela la rendre plus pesante.

L'avance recourbée, ou le bec du manche de la scie est encore tourné du côté des dents du feuillet, afin de servir de borne à la main du chirurgien. Ce manche est percé dans le milieu de son corps suivant sa longueur, ce qui sert à passer la soie de l'arbre qui doit être rivée à son extrémité postérieure.

Le feuillet et les pièces qui en dépendent font la troisième partie de la scie.

Ce feuillet est un morceau d'acier battu à froid, quand il est presque entièrement construit, afin qu'en resserrant par cette mécanique les pores de l'acier, il devienne plus élastique ; sa longueur est d'un bon pied sur treize ou quatorze lignes de large ; son épaisseur est au-moins d'une bonne ligne du côté des dents, mais le dos ne doit pas avoir plus d'un quart de ligne.

On pratique sur la côte la plus épaisse de ce feuillet de petites dents faites à la lime, et tournées de manière qu'elles paraissent se jeter alternativement en-dehors, et former deux lignes parallèles ; ce qui donne beaucoup de voie à l'instrument, et fait qu'il passe avec beaucoup de facilité et sans s'arrêter.

La trempe des feuillets de scie doit être par paquets et même recuite, afin qu'elle soit plus douce, que la lime puisse mordre dessus, et qu'elle ne s'engrene point, comme nous l'avons démontré en parlant des couronnes du trépan.

Les extrémités du feuillet sont percées, afin de l'assujettir sur l'arbre par des mécaniques différentes ; car son extrémité antérieure est placée dans la fente que nous avons fait observer à la fin du second segment de cercle de la branche antérieure, et elle y est assujettie par une vis qui la traverse en entrant dans le petit écrou que nous avons fait pratiquer à l'extrémité de cette branche.

L'autre extrémité du feuillet est plus artistement arrêtée sur la branche postérieure, elle y est tenue, pour ainsi dire, comme par une main, qui n'est autre chose qu'une avance plate, légèrement convexe en-dehors, et fendue pour loger le feuillet qui y est fixé par une petite vis qui traverse les deux lames de cette main et le feuillet. Cette main qui couvre environ huit lignes du feuillet, parait s'élever de la ligne diamétrale d'une base ronde, qui est comme la mitre du feuillet : cette mitre est adoucie, très-polie et légèrement convexe du côté de la main, mais plane et moins artistement limée à sa surface postérieure, afin de s'appuyer juste sur le trou carré de la branche postérieure.

On voit sortir du milieu de cette surface postérieure de la mitre une espèce de cheville différemment composée, car sa base est une tige carrée de quatre lignes de hauteur, et proportionnée au trou carré de la branche postérieure : le reste de cette cheville a un pouce de longueur, il est rond et tourné en vis ; on peut le regarder comme la soie du feuillet.

Enfin la troisième pièce dépendante du feuillet est un écrou : son corps est un bouton, qui a près de cinq lignes de hauteur, et six ou sept d'épaisseur : sa figure intérieure est une rainure en spirale qui forme l'écorce, et l'extérieur ressemble à deux poulies jointes l'une auprès de l'autre.

Il part de la surface postérieure de cet écrou deux ailes, qui ont environ neuf lignes de longueur, et qui laissent entr'elles un espace assez considérable pour laisser passer la soie du feuillet ou de sa mitre.

L'usage de cet écrou est de contenir la vis, afin qu'en tournant autour il puisse bander et détendre le feuillet de la scie.

La manière de se servir de la scie dont nous venons de faire la description, est de la prendre par son manche, de façon que les quatre doigts de la main droite l'empoignent, pour ainsi dire, et que le pouce soit allongé sur son pan intérieur.

On porte ensuite l'extrémité inférieure du pouce de la main gauche ou le bout de l'ongle sur l'os qu'on veut scier et dans l'endroit où on veut le couper ; puis on approche la scie de cet endroit de l'os, et par conséquent auprès de l'ongle qui sert comme de guide à la scie, et l'empêche de glisser à droite ou à gauche, ce qui arriverait immanquablement sans cette précaution, et pourrait causer des dilacérations aux chairs qui auraient des suites, dont le détail nous menerait trop loin.

On pousse ensuite la scie légèrement et doucement en avant, puis on la tire à soi avec la même légèreté et la même douceur ; ce qu'on continue doucement et à petits coups, jusqu'à ce que sa voie et sa trace soit bien marquée.

Quand une fois la scie a bien marqué sa voie ou sa trace sur l'os, pour-lors on ôte le pouce de la main gauche de l'endroit où nous l'avions posé, et l'on empoigne, pour ainsi dire, le membre qu'on veut couper avec la main gauche ; ce qui sert comme de point d'appui au chirurgien. Il ne faut plus alors scier à petits coups, mais à grands coups de scie, observant toujours de scier légèrement et de ne pas trop appuyer la scie ; car en appuyant, ses petites dents entrent dans l'os et l'arrêtent ; ce qui fait que les chirurgiens ne scient qu'avec peine et par secousses. Garengeot, traité d'instr. de Chirurgie.

Il y a de petites scies sans arbre, dont les lames très-solides sont convexes et montées sur un manche, pour scier dans l'opération du trépan les ponts ou intervalles qui restent entre l'application de deux couronnes, et avec lesquelles on peut scier des pointes d'os, et ceux du tarse et du métatarse. (Y)

SCIE A REPERCER, en terme de Bijoutier, est un instrument de fer formant un carré allongé en le considérant monté de sa feuille, sans avoir égard au manche. Cette feuille se prend entre deux mâchoires, dont l'une immobîle a un trou tarrodé ; et l'autre qui s'écarte et s'approche pour serrer ou lâcher la feuille ne l'est point ; le manche est fait de trois pièces, d'un morceau de fer qui répond à la cage de la scie, est tarrodé presque dans toute sa longueur, d'un écrou de bois dans lequel il entre, et d'une autre enveloppe de bois qui couvre cet écrou. Voyez petite SCIE de marqueterie, Pl. de Marqueterie.

SCIE GRANDE et PETITE, outil de Charron ; c'est un outil qui est de la longueur de cinq ou six pieds, dont les charrons se servent pour rogner le bois qu'ils travaillent pour le partager et mettre à la longueur qui leur est nécessaire ; cet outil n'a rien de particulier, et est fait comme les scies des charpentiers, etc. excepté qu'il faut être deux pour s'en servir, c'est-à-dire, que quand un ouvrier la pousse, l'autre la tire.

SCIE A MAIN, outil de Charron ; c'est une lame de fer dentelée comme les scies ordinaires, qui est de la longueur d'un pied, emmanchée dans une poignée de bois de la longueur de trois à quatre pouces ; les charrons s'en servent pour rogner des petits morceaux de bois qui sont en place.

SCIE A REFENDRE, outil de Charron ; cet outil est exactement fait comme la scie des scieurs de long, et sert aux charrons pour refendre les ormes entiers et autres bois de charronnage.

SCIE de Charpentier, est une feuille d'acier ou de fer dentée, montée sur deux montants de bois, une traverse au milieu, paralelle à la feuille de scie ; au bout des montants est une corde en quatre paralelles à la traverse et une languette au milieu, qui sert à faire bander la scie. Voyez les Planches.

La scie est un instrument ou outil très-nécessaire à la mécanique, et même le plus utîle qu'on ait pu inventer ; car par son usage on ménage beaucoup toutes les matières que l'on débite, que ce soit du bois, du marbre, des pierres précieuses, des métaux, etc. et dont les morceaux ne seraient d'aucune utilité, si l'on était obligé de les jeter bas à coups de ciseau.

SCIE, est un instrument qui sert aux charpentiers à scier leurs bois de longueur ; elle a ordinairement quatre pieds et demi ; ils en ont de plus petites pour les petits ouvrages. Voyez les fig. Planches du Charpentier.

SCIE à main, couteau en scie ou sciotte ; les charpentiers s'en servent quand la scie ne peut leur servir.

SCIE des coupeurs de bois, (Eaux et Forêts) les scies dont on se sert dans les forêts pour débiter les plus gros arbres, s'appellent des passe-partout ; ils n'ont qu'un manche à chaque bout de la feuille : cette feuille a les dents fort détournées, c'est-à-dire, ouvertes à droite et à gauche. (D.J.)

SCIE des Ebénistes, (Ebénisterie) les ébénistes qui sont du corps des menuisiers, outre toutes les scies qui servent à la menuiserie, en ont encore une particulière, qui s'appelle scie à contourner. Cette scie est montée sur un archet d'acier fort élevé, afin que les feuilles des divers bois qu'ils contournent, puissent passer entre cet archet, et la feuille dentelée de la scie. (D.J.)

SCIE, en terme de Graveur en pierres fines ; c'est une espèce de boule qui a la lame très-mince, dont on se sert pour refendre, ou même pour séparer tout à fait les pierres. Voyez les figures, Planches de la Gravure.

SCIE, petite scie, voyez les fig. et les Pl. d'Horlogerie ; les Horlogers s'en servent pour scier des pièces fort délicates ; ces sortes de scies sont montées comme les grandes, et n'en diffèrent que par leur grandeur.

SCIE des Lapidaires, (Joaillier) les scies des Lapidaires, qui ont le nom de scie, non pas qu'elles aient quelque rapport par la figure à aucune des scies dont on vient de parler, mais parce qu'elles servent à user, et pour ainsi dire, à scier les pierres précieuses sur le touret ; ces scies, dis-je, sont de petites plaques de fer, en forme de ce qu'on appelle une pirouette avec quoi jouent les enfants, attachées au bout d'une broche aussi de fer. Les lapidaires ont encore une espèce de scie pour scier le diamant, qui ne consiste qu'en un fil de fer ou de léton, aussi délié qu'un cheveu, bandé sur un petit arc d'acier ou de bois. On s'en sert avec de la poudre de diamant bien broyée avec de l'eau ou du vinaigre. Les ouvriers en pièces de rapport usent aussi de cette sorte de scie pour les pierres les plus précieuses : pour les plus grosses pièces ils ont une petite scie, dont la feuille n'a point de dents. (D.J.)

SCIE des Jardiniers, (Outil de jardinier) ils s'en servent pour retrancher le bois qui est sec et vieux, et par conséquent fort dur, et capable de gâter la serpette, avec laquelle on ne peut aisément couper de grosses branches. Il ne faut jamais, dit la Quintinie, employer la scie à retrancher des branches, qu'un coup de serpette peut couper adroitement. Il faut que la scie soit droite, qu'elle soit d'un acier dur et bien trempé. Il faut qu'elle ait de la voie, c'est-à-dire, qu'elle ait les dents écartées et bien ouvertes, l'une allant d'un côté, et l'autre de l'autre, et qu'avec cela le dos soit fort mince ; tout-au-moins doit-il être moins gros et moins matériel que les dents, autrement la scie ne passera pas aisément, parce que les dents en seront aussitôt engorgées, si bien qu'à s'en servir, on se lasse en un moment, et on n'avance guère.

Il n'est point nécessaire que les scies pour l'usage ordinaire de tailler soient larges. Un bon demi-pouce de largeur leur suffit ; il ne les faut guère longues, c'est assez qu'elles aient environ quinze pouces de longueur. Le manche peut être rond, attendu que pour pousser une droite ligne devant soi, on ne doit pas craindre qu'il tourne dans la main, comme fait une serpette à manche rond ; il sera assez gros, pourvu qu'à l'endroit de la plus grande grosseur, qui est à l'extrémité où se vient ranger la pointe de l'alumelle quand on la ferme, il ait environ deux pouces et sept à huit lignes de tour, et que par l'autre extrémité il ait un peu moins de deux pouces ; ces sortes de scies se plient, ne font aucun embarras, et sont portatives comme des serpettes, le tranchant se serrant dans le manche. (D.J.)

SCIE A MAIN, (Lutherie) dont les facteurs de clavecins se servent, est une lame d'acier d e dentée, que l'on emmanche dans un manche courbé a B C, dont la poignée B C Ve en relevant, pour que les doigts de l'ouvrier ne frottent point contre l'ouvrage. Cette scie est propre à scier les entailles des sautereaux où sont placées les languettes. Voyez SAUTEREAU et la fig. 13. Pl. de Lutherie.

SCIE A MAIN de Maçon, (Maçonnerie) on appelle autrement les scies à main dont se servent les maçons et poseurs de pierre de tailles, des couteaux à scier ; les unes ont des dents, et les autres n'en ont point. (D.J.)

SCIE de marqueterie, servant à découper et chantourner les plaques, est un parallélogramme de fer, dont la lame est un des petits côtés ; elle est montée sur les châssis par le moyen de deux chevilles qui ont la tête fendue, et l'autre extrémité en vis. Une de ces vis a un écrou à oreilles, et dont on se sert pour tendre la lame. L'autre vis a son écrou caché dans l'intérieur du manche. Voyez les fig. Pl. de Marqueterie.

SCIE A REFENDRE, outil de Marqueterie, est composée d'un grand châssis de bois entre et parallélement aux grands côtés duquel est la lame, large de quatre pouces ou environ, et attachée à deux boites au-travers desquelles passent les petits côtés du châssis : une des boites a encore un autre trou pour mettre la clé qui sert à donner de la bande à la lame. Voyez les fig. Pl. de la Marqueterie.

SCIE des Menuisiers, (Menuiserie) de tous les divers ouvriers qui se servent de la scie, ce sont les ménuisiers qui en ont la plus grande quantité, et de plus de différentes espèces. Les principales sont la scie à refendre, qui leur est commune avec tous les autres ouvriers en bois ; la scie à débiter, la scie à tenons, la scie à tourner, la scie à enraser, la scie à main, et la scie à cheville. Voyez l'article MENUISERIE et les articles suivants. (D.J.)

SCIE A REFENDRE, elle sert au menuisier à fendre les bois de long ; elle est composée de deux montants et deux traverses, dans les bouts desquelles les montants sont assemblés à tenons et mortaises ; à la traverse du haut est une boite, et à celle du bas un étrier de fer auquel la scie est attachée ; elle est posée au milieu des deux traverses, et est parallèle aux deux montants ; à la boite il y a une mortaise dans laquelle on met une clé pour faire tendre la feuille de scie. Voyez les fig. Pl. de Menuiserie.

SCIE A TENONS ; elle est comme la scie à débiter, et n'en diffère qu'en ce qu'elle est plus petite, et a les dents plus serrées ; elle sert pour couper les tenons.

SCIE, (Menuiserie) pour les fosses ou creux, pour les corps des arbres lorsqu'ils sont trop gros, et que les scies montées n'y peuvent passer, pour les pieux à rase terre, etc. c'est une grande feuille de scie avec une main à chaque bout. On nomme cette scie passe-par-tout ; elle est beaucoup d'usage parmi les Bûcherons.

SCIE EN ARCHET, est comme celle à chantourner, si ce n'est qu'elle est plus petite, qu'elle a une main pour la tenir qui porte son tourillon ; elle sert aussi à chantourner de petits ouvrages.

SCIE A CHANTOURNER, la feuille en est fort étroite, et elle est montée sur deux tourillons qui passent dans les bras. Son usage est pour couper les bois suivant les ceintres. Voyez les fig. Pl. de Menuiserie.

SCIE A CHEVILLES, est un couteau à scie, qui a un manche coudé ; elle sert à couper les chevilles. Voyez les fig. Pl. de Menuiserie.

SCIE A DEBITER, c'est celle qui sert aux Menuisiers à couper tous leurs bois suivant les mesures, et c'est ce qu'ils appellent débiter les bois. La monture consiste en deux bras ou montants, une traverse au milieu. Au bout des bras d'un côté est la feuille de scie parallèle à la traverse ; à l'autre extrémité des bras est une corde qui Ve d'un bout à l'autre, et qui est en plusieurs doubles ; au milieu est un gareau qui sert à faire tendre la scie, et qui l'arrête sur la traverse. Voyez les fig. Pl. de Menuiserie.

SCIE A MAIN, ou A COUTEAU, est plus large du côté de la main, n'a point de monture que la main avec laquelle on la tient pour s'en servir ; l'on s'en sert lorsque la scie montée ne peut passer. Voyez les fig. Pl. de Menuiserie.

SCIE A ENRASER, c'est une feuille de scie attachée sur un bout de planche d'un pied ou quinze pouces de long, laquelle sert à enraser les bas des portes, contrevents, etc. pour faire les tenons qui doivent entrer dans les emboitures. Voyez les fig. Pl. de Menuiserie.

SCIE A REVUIDER, en terme de metteur en œuvre, est la même que la scie à repercer des Bijoutiers. Elle est comme elle garnie d'une feuille fort étroite, qui peut aisément se contourner au gré de l'artiste sur l'ouvrage qu'il revuide. Voyez REVUIDER et les Pl. du metteur en œuvre.

SCIE A COUTEAU, (Orfèvrerie) ce n'est autre chose qu'une lame de couteau taillé en scie.

SCIE A GUICHET, (Serrurerie) ce que les Serruriers appellent scie à guichet, est une petite scie à main, en forme de couteau dentelé, dont ils se servent pour faire dans les portes, tiroirs ou guichets de bois, les entrées des serrures qu'ils y veulent placer et attacher. (D.J.)

SCIE des Tabletiers, (Tabletterie) les Tabletiers, Peigniers et autres ouvriers, ont des espèces de scies à main, qui ont une monture de fer à-peu-près comme les scies communes, mais sans corde. La feuille en est ferme et un peu large, et les dents sans être renversées ; elles servent à débiter le buis et les autres bois durs. (D.J.)

SCIE des Tailleurs de pierre, (sciage de pierres) les Tailleurs et Scieurs de pierre ont de deux sortes de scies, les unes à dents et les autres sans dents. Celles avec des dents sont tout à fait semblables aux passe-partout, hors qu'elles n'ont pas les dents détournées ; elles servent à scier la pierre tendre. Les scies sans dents dont on scie les pierres dures, et dont les Marbriers et Sculpteurs se servent aussi pour débiter leurs marbres, ont une monture semblable à celle des scies à débiter des Menuisiers, mais proportionnée à la force de l'ouvrage et de la scie, y en ayant de telles, que deux hommes ont assez de peine à les élever pour les mettre en place. La feuille de ces scies est fort large et assez ferme pour scier le marbre et la pierre, en les usant peu-à-peu par le moyen du sable et de l'eau que le scieur y met avec une longue cuillière. (D.J.)

SCIE du Tonnelier ; les Tonneliers se servent de deux sortes de scies dans les ouvrages de leur métier, savoir la scie ordinaire et la scie à main.

La scie ordinaire est composée de deux parties, qui sont la feuille et la monture. La feuille est une bande de fer ou d'acier bien mince de deux ou trois doigts de largeur, et qui d'un côté est garnie de dents depuis un bout jusqu'à l'autre. Il y a deux trous aux deux extrémités. La monture est composée de trois pièces de bois, dont la plus longue est enmortaisée par ses deux bouts dans le milieu des deux autres qui sont placées en travers. Les deux traverses sont fendues à une de leurs extrémités pour y insérer la feuille de la scie, qu'on y assujettit par deux chevilles de fer ; à l'autre extrémité elles ont une entaille pour recevoir une corde qui Ve de l'une à l'autre. Cette corde a dans son milieu une petite barre de bois, au moyen de laquelle on peut tortiller la corde et la raccourcir, ce qui force les deux extrémités des traverses à s'approcher l'une de l'autre. Cela ne peut pas se faire sans que les deux autres bouts des traverses ne s'éloignent, et par conséquent sans bander la feuille de la scie ; ce qui l'assujettit, la rend ferme et l'empêche de plier quand on s'en sert.

La scie à main est une feuille de fer ou d'acier d'une ligne d'épaisseur, garnie de dents d'un côté, et qui par un bout se termine par une queue droite enfoncée dans un manche de bois.