S. f. (Histoire naturelle, Ichtyologie) poisson de mer, qui est une espèce de tourd, et qui a de très-belles couleurs ; il ne diffère du canus, pour la forme du corps, qu'en ce qu'il est plus allongé et plus large ; il ressemble à la dorade, par la courbure des dents et par le nombre et la position des nageoires. Voyez CANUS et DORADE. Les lèvres de la vielle sont grosses et ridées ; la nageoire de la queue n'est pas fourchue, elle a une couleur rouge avec des taches noires ; le dos est noir en entier ; le ventre a une couleur livide ; les nageoires qui se trouvent près des ouies ont une couleur d'or ; la nageoire du dos et celle de l'anus sont jaunes et ont des taches noires et des taches bleues ; les yeux sont grands et ronds, et les côtés de la tête ont de très-belles couleurs : la chair de ce poisson est tendre et friable. Voyez TOURD, Rondelet, hist. nat. des poissons, l. VI. c. VIe Voyez POISSON.

VIELLE, s. f. (Lutherie) est un instrument à cordes, composé de deux parties principales ; la table et le manche, sur lequel sont les chevilles qui tendent les cordes. Ces chevilles ont été primitivement au nombre de quatre seulement ; deux d'un des côtés du manche, deux de l'autre côté. Il n'y avait que quatre cordes non plus, deux desquelles s'appelaient les bourdons, qu'on mettait à l'unisson ou à l'octave. Les deux autres cordes s'étendent tout le long du manche, et font la fonction de monocorde, rendant toutes sortes de sons par le moyen des marches. On peut multiplier à la vielle le nombre des cordes, des touches, et des marches, tant que l'on voudra. Si l'on a six bourdons qui fassent l'octave, la douzième, la quinzième, la dix-septième, et la dix-neuvième, on variera l'harmonie à l'infini, en appliquant ou approchant ceux qu'on voudra de la roue qui sert d'archet aux bourdons et aux autres cordes. Il faut que cette roue-archet soit bien polie, et frottée de colophane. Chaque marche du clavier de la vielle a deux petits morceaux de bois perpendiculaires ; on les nomme touches : les touches servent à toucher deux cordes à-la-fais ; ces deux cordes sont à l'unisson ; les touches sont pressées en-dessous du clavier par les doigts de la main gauche, et appliquées à l'archet ou à la roue ; la main droite conduit la manivelle. Lorsque les doigts cessent de pousser les touches, elles s'éloignent d'elles-mêmes des cordes, retombent et ne les pressent plus. Le clavier dans son entier ressemble à une petite caisse élevée sur la table ; c'est dans cette caisse que sont logées les branches des marches et leurs touches. Elle est entée et collée sur la table sous laquelle est le corps concave ; un couvercle la couvre et cache le clavier ; la roue a aussi le sien ; il y a un chevalet proche de la roue ; il a ses coches un peu plus basses que la surface supérieure de la roue ; deux autres chevalets placés de côté servent à limiter la longueur des cordes de bourdon ; cet instrument a son ouie placée à l'extrémité inférieure à l'un des angles ; les cordes portent de petits flocons de coton à l'endroit où elles touchent la roue ; c'est un moyen d'adoucir le frottement et le son ; la manivelle de la roue est à l'extrémité de l'instrument opposée au chevalet ; la roue est suspendue partie dans le corps concave de l'instrument, partie hors de ce corps.

Les instruments à vent ont leur coup de langue ; les instruments à archet leur coup d'archet ; la vielle son coup de poignet, qui se donne sur la première croche de deux en deux ; les notes d'agrément s'exécutent sur le même tour de roue, de la valeur de la note avec laquelle elles sont liées.

Dans les cas où la ronde forme la mesure, il y a deux tours de roue pour la ronde, ou quatre tours ; les tours de roue varient selon la mesure, le mouvement, le caractère de l'air, et la nature des notes qui se trouvent dans le courant de la pièce.

Il y a des vielles faites en corps de luth, et d'autres en corps de guittare ; les premières ont plus de force ; les secondes ont plus de douceur.

Le clavier est composé de treize touches noires, et de dix blanches ; son étendue ordinaire est de deux octaves, du sol à vide, au sol d'en-haut.

L'instrument s'accorde en C sol ut et en G ré sol ; les deux seuls tons dans lesquels il joue.

Pour l'accorder en C sol ut, majeur ou mineur, on met les deux chanterelles à l'unisson, et leur son est un sol ; la trompette s'accorde à la quinte au-dessous des chanterelles, et le son qu'elle rend est ut ; la mouche s'accorde à l'octave au-dessus des chanterelles, et à la quarte au-dessous de la trompette, et donne sol ; le petit bourdon s'accorde à l'octave au-dessous de la trompette, et à la quinte au-dessous de la mouche, et sonne ut : on ne se sert pas du gros bourdon en C sol ut.

Pour l'accorder en G ré sol, majeur ou mineur, les deux chanterelles sonneront sol ; la trompette sonnera ré, quinte de sol ; la mouche comme en C sol ut ; le gros bourdon, le seul dont on se sert, sonne l'octave sol au-dessous de la mouche, et la double octave au-dessous des chanterelles.

On appelle chanterelles, les deux seules cordes qui passent dans le clavier ; les autres cordes ne sont que pour l'accord ; la trompette est la corde posée sur un petit chevalet, à laquelle est attachée une autre petite corde très-fine, répondante à une petite cheville que l'on tourne plus ou moins, selon qu'on veut faire battre la trompette ; la mouche est la corde au-dessus de la trompette ; le petit bourdon, la corde filée en laiton la plus fine ; le gros bourdon ou la grosse mouche, la corde filée en laiton la plus grosse.

On donne six cordes filées en laiton aux vielles en corps de luth, et quatre aux vielles en corps de guittare.

Pour l'accord des six cordes de laiton, les deux premières, ou les plus fines, sonneront l'unisson des chanterelles ; les deux moyennes, la tierce au-dessous des fines ; et les deux grosses, la quinte au-dessous des fines, et la tierce au-dessous des moyennes.

Pour l'accord des quatre cordes de laiton, les deux fines fournissent l'unisson des chanterelles ; la moyenne, la tierce au-dessous des fines ; et la grosse, la quinte au-dessous des fines, et la tierce au-dessous de la moyenne.

La vielle a son doigter, sur lequel on peut consulter l'ouvrage de M. Bouin, imprimé chez Ballard.

Le mouvement de la roue se divise en un tour entier, en deux demi-tours, en deux quarts et un demi-tour ; en un demi-tour et deux quarts ; en trois quarts liés ; en trois quarts détachés ; en quatre quarts ; en huit huitiemes ; en trois tiers égaux, et en deux quarts et un demi ; division qui a rapport aux valeurs des notes.

Les coups de poignet dépendent souvent du caractère de la pièce et du goût du musicien.

Les cadences se font toutes du premier doigt qui bat la note au-dessus de celle sur laquelle la cadence est marquée, et qui est touchée par le second doigt.

Les autres agréments suivent les lois ordinaires des autres instruments. Voyez nos Planches de Lutherie.

VIELLE, (Géographie moderne) petite ville, ou plutôt bourgade de France dans la Gascogne, au Tursan, et sur le ruisseau de Bas. (D.J.)