Imprimer
Catégorie parente: Histoire naturelle
Catégorie : Quadrupèdes
S. m. (Histoire naturelle, Quadrupèdes) capreolus. Animal quadrupede, sauvage, du genre des cerfs. On en prendrait une idée fausse si on s'arrêtait à son nom ; car il ressemble beaucoup plus au cerf qu'à la chèvre ; il est plus petit que le cerf, et à peine aussi grand qu'une chèvre. Son poil est de couleur fauve, mêlée de cendré et de brun. Le mâle a de petites cornes dont le nombre des branches varie beaucoup : il les met bas vers la fin d'Octobre ou le commencement de Novembre ; il est leger et fort vif ; il est si timide qu'il ne se sert pas même de ses cornes pour se défendre. Il est ruminant, son rut dure pendant quinze jours du mois d'Octobre ; il ne suit qu'une femelle qu'il ne quitte pas ; il prend soin des faons avec elle ; la femelle en porte deux ou trois. Il y a beaucoup de chevreuils, à ce qu'on dit, dans les pays septentrionaux. On en trouve dans les Alpes, en Suisse et dans nos forêts. Voyez QUADRUPEDE. La chasse en est la plus importante après celle du cerf. Elle demande des chiens d'entre deux tailles, bien rablés, obéissants, et très-instruits. Les chevreuils font leurs nuits et leurs viandis au printemps dans les seigles, les blés, et les buissons qui commencent à pointer. En été ils vont au gagnages, c'est-à-dire avoines, poix, feves, vesses, voisins des forêts ; ils y demeurent jusqu'en automne qu'ils se retirent dans les taillis, d'où ils sortent seulement pour aller aux regains des prés et des avoines, dont ils sont très-friands. Ils gagnent en hiver les fonds des forêts, s'approchant seulement des ronces et des fontaines, où l'herbe est toujours verte. Voilà les lieux où le veneur doit aller en quête, selon les saisons, avec son limier, pour rencontrer et détourner le chevreuil. Sa tête pousse lentement ; il la brunit comme le cerf ; mais on n'en lève pas le frayoir. Voyez FRAYOIR. Il a aussi des vers autour du massacre. La chevrette met bas ses faons dans un endroit où elle les croit les moins exposés à la recherche du renard, de l'homme et du loup ; elle s'en dérobe cinq ou six fois par jour. Au bout de cinq ou six jours, ses faons peuvent marcher. On dit qu'ils ont à craindre d'être blessés des vieux, lorsque ceux-ci sont en rut, ou même dans les autres temps ; ce qui ne serait pas fort extraordinaire. Les chevreuils mâles ne seraient pas les seuls animaux qui détesteraient dans leurs petits mêmes, des rivaux qu'ils pressentiraient devoir un jour leur être redoutables auprès des chevrettes. Les vieux lapins sont possédés de cette espèce de jalousie, jusqu'à dévorer les testicules des jeunes. On connait l'âge du chevreuil à la tête, précisément comme celui du cerf ; on examine si les meules en sont près du test, si elles sont larges, si la pierrure en est grosse, si les gouttières en sont creuses, les perlures grenues et détachées ; si le mairrain en est faible ou non, les andouillers en grand nombre, l'empaumure large et renversée. On connait au pied si c'est un chevreuil ou une chevrette ; cette connaissance n'est pas ici aussi essentielle qu'au cerf ; cependant il n'est pas mal de savoir que les mâles ont plus de pied de devant, et l'ont plus rond et plus plein. Il faut appliquer ici tout ce que nous avons dit de la chasse du cerf. Voyez l'article CERF. On détourne le chevreuil comme le cerf ; les termes et les façons de sonner sont les mêmes : il n'est pas moins important de le savoir bien attaquer. Cet animal sait aussi donner le change ; cependant la refuite en est assez assurée, à moins qu'on ne soit tombé sur un chevreuil de passage. On dispose les relais pour cette chasse, comme pour celle du cerf ; il en faut moins seulement. La chasse se conduit de la même manière ; on le force, et la curée n'en a rien de particulier.

CHEVREUIL, (Méd. Diete, et Mat. méd.) Celse met la chair du chevreuil au nombre des aliments très-nourrissants. Palamède d'Elea assure, au rapport d'Athenée, que leur chair est très-agréable. Siméon Sethi avance qu'elle est de meilleur suc que celle de tout autre animal sauvage, qu'elle est fort analogue à notre nature, qu'elle est fort convenable aux tempéraments humides ou chargés d'humeurs, et qu'elle est propre par sa sécheresse dans les coliques, dans l'épilepsie, et dans les maladies de nerfs, quoiqu'elle resserre le ventre. Nonius de re cibariâ. Son sang, sa graisse, son fiel, etc. (car cette énumération revient toujours, voyez CHAMOIS, CHAMEAU, &c.) passent pour d'excellents remèdes. Ses cornes sont particulièrement recommandées dans le cours de ventre et l'épilepsie : mais ces vertus sont peu confirmées par l'observation. (b)