S. m. (Ornithologie) ingluvies, colum, poche membraneuse située près du cou des oiseaux, et au bas de leur oesophage.

Tous les oiseaux ont un élargissement au bas de l'oesophage, qu'on appelle le jabot, qui leur sert pour garder quelque temps la nourriture qu'ils ont avalée sans mâcher, avant que de la laisser entrer dans le ventricule.

Les Physiologistes donnent trois usages apparents à ce sac ; le premier de disposer la nourriture à la digestion ; le second de la serrer quelque temps, afin que le ventricule ne s'emplisse pas trop, dans les occasions où les oiseaux trouvent et amassent plus de nourriture que leur estomac n'en doit tenir pour la pouvoir bien digérer ; le troisième de réserver cette nourriture pour la porter à leurs petits.

Les pigeons ont ce jabot fort ample ; ils l'enflent et l'élargissent extraordinairement, pour un autre usage que celui de réserver une grande quantité de nourriture ; car l'air qu'ils attirent pour la respiration, entre aussi dans le jabot, et gonflant cette partie, produit la grosse gorge, qui est particulière aux pigeons. Quelques anatomistes prétendent avoir trouvé dans la trachée artère des pigeons, le conduit par lequel l'air entre dans leur jabot.

L'onocrotale a un grand sac fait par l'élargissement de son oesophage, qu'on lui voit pendu en-devant, depuis le dessous du bec, jusqu'au bas du col ; en cet endroit la peau n'est point garnie de plumes, mais seulement d'un duvet très-court, arrangé en long sur l'éminence de chacune des rides que ce sac fait en se pliant comme une bourse.

Le jabot du coroman, dont l'oesophage souffre une dilatation pareille à celle de l'oesophage de l'onocrotale, est plus caché, étant recouvert de plumes à l'ordinaire ; ces sacs servent à l'un et à l'autre de ces deux espèces d'oiseaux, à recevoir les poissons qu'ils avalent fort grands, et tout entiers.

Quand les hérons veulent manger des moules, ils les avalent avec leurs coquilles ; et lorsqu'ils sentent qu'elles sont ouvertes, par la chaleur qui a relâché les ressorts de leurs muscles, ils les vomissent pour en manger la chair. Il y a apparence que c'est le jabot qui leur sert à cet usage, sa chaleur étant suffisante pour faire ouvrir les moules.

Les singes ont dans la bouche des poches aux deux côtés de la mâchoire où ils serrent tout ce qu'ils veulent garder ; on dit aussi qu'il y a un poisson qui a comme le singe, ce sac dans la gueule, où ses petits viennent se jeter quand ils ont peur. (D.J.)