S. f. scolopax, (Histoire naturelle, Ornithologie) oiseau qui est moins gros que la perdrix. Toute sa partie supérieure est bigarrée de trois couleurs, qui sont le roux, le noir et le cendré. Depuis le bec jusqu'au milieu de la tête, les plumes sont presque toutes de couleur rousse mêlée de noir ; la poitrine et le ventre sont de couleur cendrée, il y a des lignes transversales d'un brun obscur ; le dessous de la queue est un peu jaune ; le menton est de couleur blanchâtre mêlée de jaune : il y a une ligne noire depuis les yeux jusqu'au bec : le derrière de la tête est presqu'entièrement noir, avec deux ou trois bandes transversales de couleur de terre cuite. Il y a vingt-trois grandes plumes dans les ailes, elles sont noires, et ont des taches transversales de couleur rousse ; les petites plumes qui sont sous les ailes, ont des bandes transversales de deux couleurs, qui sont le cendré et le roux. La queue a environ trois pouces trois lignes de longueur, elle est composée de douze plumes, dont les pointes sont blanches sur la face inférieure, et de couleur cendrée sur la face supérieure ; les bords semblent avoir des entailles ou des dents de couleur rousse, le reste est noir.

Le bec a trois pouces de longueur ; il est d'un brun obscur à son extrémité, mais auprès de la tête cette couleur est moins foncée, et tire sur la couleur de chair ; la partie supérieure du bec est un peu plus longue que la partie inférieure ; la langue est tendineuse ; le palais est tuberculeux ; les oreilles sont grandes et bien ouvertes ; les yeux sont placés plus haut, et plus en arrière que dans les autres oiseaux ; c'est pourquoi la bécasse ne se blesse pas lorsqu'elle fouille dans la terre avec son bec ; les jambes, les pattes, les doigts sont d'un brun pâle, les ongles sont noirs ; le doigt de derrière est fort court, et son ongle est le plus petit de tous.

Au printemps cet oiseau quitte notre pays : mais il s'accouple auparavant. Le mâle et la femelle se suivent par-tout : ils vivent dans les forêts humides, le long des petits ruisseaux et des haies. On dit que dans les jours nébuleux, ils ne cessent d'aller et de venir en volant : leurs œufs sont longs, de couleur rougeâtre, pâles et bigarrés d'ondes et de taches bien foncées.

La femelle est un peu plus grande, et pese plus que le mâle, et sa couleur est plus foncée. Ils ont environ treize pouces de longueur depuis la pointe du bec, jusqu'à l'extrémité de la queue ; l'envergeure est de deux pieds : la chair de la bécasse est excellente, la cuisse est le meilleur morceau. Willughby, Ornithologie. Voyez OISEAU. (I)

* On prend les bécasses à la pentière ; si vous avez des bois taillis, et proche de-là une haute futaie, coupez-en quelques arbres dans le milieu ; faites-y une clairière ou passée de sept à huit taises ; et fermez votre passée par la pentière, comme vous la voyez dans la figure de nos planches de chasse. Ebranchez deux arbres A B ; ajoutez-y deux perches C D, C D ; ayez des boucles de verre, comme elles sont n°. 3. ces boucles serviront à suspendre votre filet aux lieux D, D ; attachez les extrémités E E de votre filet, aux pieds des arbres A, B, par deux cordes lâches ; liez des cordes F, F, les deux autres extrémités G, G ; faites passer ces cordes dans vos boucles de verre ; qu'elles se rendent l'une et l'autre en un même lieu R, à sept ou huit taises de la pentière ; faites-là une loge, avec cinq ou six branches d'arbres ; que cette loge soit ouverte vers le filet. Quand une bécasse se viendra jeter dans la pentière, le chasseur caché lâchera les extrémités R des cordes ; alors le filet tombera, et la bécasse n'aura pas le temps de s'en débarrasser. Les bécasses ne volent presque jamais de jour ; elles restent dans les bois, pour n'en sortir que le soir à l'approche de la nuit.

On peut aussi les prendre aux lacets dans les bois, ou le long des ruisseaux ; ces lacets n'ont rien de particulier.

Les bécasses se mangent roties, sans être vuidées : quand on en veut faire un ragout, on ne les laisse cuire à la broche qu'à moitié ; on les dépèce ; on les met dans une casserole avec du vin, des capres, des champignons, du sel et du poivre, et on les laisse bouillir jusqu'à ce que la cuisson soit achevée. Le salmi se fait presque de la même manière ; on ajoute seulement des truffes et des anchois, et on lie la sausse avec le foie et les entrailles de la bécasse.

La bécasse considérée comme aliment, passe pour être nourrissante, restaurante et fortifiante : mais elle ne se digère pas si aisément que les oiseaux dont la chair est blanche ; ses sels sont fort exaltés par son exercice continuel, ce qui fait que sa chair fait du bien à ceux qui regorgent d'acides. Ses cendres passent pour lithontriptiques. La bécassine se digère moins bien, elle a au reste les mêmes propriétés que la précédente. Voyez BECASSINE. (N)

BECASSE DE MER, hoematopus, (Histoire naturelle, Ornithologie) oiseau de la grosseur de la pie ou de la corneille ; cette ressemblance de grosseur jointe à celle des couleurs, a fait donner à cet oiseau le nom de pie de mer Il pese dix-huit onces, il a dix-huit pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue ou des pattes.

Le bec est droit, long de trois pouces, aplati sur les côtés, terminé en pointe, et de couleur rouge : dans une autre bécasse de mer, qui était peut-être plus jeune que celle qui a servi à cette description, le bec était noirâtre depuis la pointe jusqu'au milieu de sa longueur. La partie supérieure du bec est un peu plus longue que l'inférieure ; l'iris des yeux et les tarses des paupières sont d'un beau rouge ; dans une autre ils étaient de couleur de naisette : les pieds sont rouges, cet oiseau n'a point de doigts de derrière, et le doigt extérieur tient au doigt du milieu par une membrane. On a Ve des oiseaux de cette espèce, qui avaient les pattes d'un brun pâle, peut-être étaient-ils jeunes. Les ongles sont noirs, de même que la tête, le cou, la gorge, jusqu'au milieu de la poitrine, et le dos. Le reste de la poitrine, le ventre et le croupion sont blancs. Il y avait dans une autre bécasse de mer, une grande tache blanche sous le menton, et une autre petite sous les yeux : la queue est en partie noire et en partie blanche : la première des grandes plumes de l'aîle est noire, à l'exception du bord intérieur qui est blanc : dans les autres plumes, l'espace qu'occupe le blanc, augmente de plus en plus jusqu'à la vingtième qui est entièrement blanche, de même que les trois suivantes ; mais depuis la vingt-troisième, la couleur noire reparait sur les plumes qui suivent. Les petites plumes de l'aîle qui recouvrent les grandes du milieu, sont blanches, ce qui forme un trait blanc transversal sur l'aile.

On trouve dans l'estomac de la bécasse de mer, des patelles entières, ce qui prouve qu'elle fait sa principale nourriture de ce coquillage On voit fréquemment cet oiseau sur les côtes occidentales de l'Angleterre ; sa chair est noire et dure. Willughby, Ornit. Voyez OISEAU. (I)

BECASSE, scolopax, (Histoire naturelle, Ichtyologie) poisson de mer. Il a été ainsi nommé, parce que son bec est long comme celui de l'oiseau appelé bécasse. On lui a aussi donné le nom d'éléphant, par une comparaison plus éloignée que l'on a faite du bec de ce poisson avec la trompe de l'éléphant. Ce poisson a le corps rond, de couleur rouge, couvert d'écailles rondes : il y a auprès de la queue un grand aiguillon garni de dents comme une scie, du côté de la queue qui est menue. Ce poisson est petit. Rondelet. Voyez POISSON et BECUNE. (I)

BECASSE, est un instrument dont les Vanniers se servent pour renverger leurs ouvrages de clôture. Voyez RENVERGER. Cet outil n'est autre chose qu'une verge de fer courbée en arc de cercle, dont le bout serait un peu prolongé en ligne droite : l'autre bout sert de tige à la partie coudée, et se termine par une queue qui s'emmanche dans un morceau de bois. Voyez la Planche du Vannier.