S. m. (Ornithologie) quoiqu'on étende souvent le nom de croupion à la charpente osseuse qui soutient les chairs de la partie postérieure du corps d'un oiseau, on sait que ce nom est proprement dû à un monticule pyramidal qui s'élève sur le derrière. Ce petit corps, ce croupion proprement dit, a aussi sa charpente osseuse qui soutient les chairs dont sont recouvertes des glandes qui rendent celui de quelques oiseaux un morceau agréable, et qui donne un goût fort, un goût de musc, à celui de quelques autres, comme au croupion des canards.

Les glandes qui entrent pour beaucoup dans sa composition sont destinées à faire la sécrétion d'une liqueur onctueuse ; c'est pour la laisser sortir que le croupion de plusieurs oiseaux a un canal excrétoire très-visible, et que celui de quelques autres en a deux. Les poules et beaucoup d'espèces d'oiseaux, soit de leurs classes, soit de classes différentes, n'ont qu'un de ces canaux. Le canal excrétoire des poules est un tuyau charnu qui s'élève presque perpendiculairement sur le croupion ; sa figure est conique. Il est aisé de se convaincre que ce tuyau est le conduit excrétoire des glandes du croupion ; on n'a qu'à presser avec les doigts les environs de la base des tuyaux charnus, et sur le champ on détermine une liqueur épaisse à monter dans le canal et à sortir par son extrémité. Le tuyau parait organisé de manière à pouvoir opérer ce qu'opère la pression des doigts ; à son extérieur il semble composé d'anneaux mis les uns au-dessus des autres.

La singularité remarquable des poules sans queue est qu'elles n'ont aucun vestige de croupion ; l'endroit d'où il devrait s'élever, si elles en avaient un, est plus enfoncé que le reste ; c'est une table rase, où on chercherait inutilement des glandes, et le canal excrétoire qui donne la sortie à la liqueur onctueuse.

L'usage de cette liqueur grasse nous est inconnu ; et tant qu'on ignorera pourquoi il se fait dans nos oreilles une sécrétion d'une matière cérumineuse et en si petite quantité, on ne se croira pas obligé de rendre raison pourquoi il se fait une sécrétion pareille en très-petite quantité d'une matière oléagineuse sur le croupion des oiseaux. (D.J.)