(Histoire naturelle) insecte de mer auquel on a donné ce nom à cause de sa forme cylindrique. Cet insecte reste attaché aux rochers qui sont au fond de la mer ; il est couvert d'une sorte de cuir dur ; il se gonfle et s'allonge, ou il se rapetisse à son gré ; il a deux ouvertures, l'une pour tirer l'eau et l'autre pour la rejeter : dès qu'il est mort il devient flasque. Rondelet, hist. des zoophites, ch. xx. Voyez ZOOPHITE.

PRIAPE, s. m. (Mythologie) dieu de la Mythologie, si nouveau qu'Hésiode n'en fait aucune mention. La Fable dit que ce dieu était fils de Bacchus et de Vénus. Junon, jalouse de la déesse des grâces, fit tant par ses enchantements, qu'elle rendit monstrueux et contrefait l'enfant que Vénus portait dans son sein. Aussi-tôt qu'elle l'eut mis au monde, elle l'éloigna de sa présence, et le fit élever à Lampsaque, où il devint la terreur des maris, ce qui le fit chasser de cette ville ; mais les habitants affligés d'une maladie extraordinaire, crurent que c'était une punition du mauvais traitement qu'ils avaient fait au fils de Vénus ; ils le rappelèrent chez eux ; et dans la suite, il devint l'objet de la vénération publique. Priape est appelé dans les poètes hellespontique, parce que Lampsaque était située sur l'Hellespont dans l'Asie mineure.

Priape était le dieu des jardins ; on croyait que c'était lui qui les gardait et les faisait fructifier. C'est pourquoi les Romains mettaient sa statue non-seulement dans leurs jardins potagers, mais aussi dans ceux qui n'étaient que pour l'agrément, et qui ne portaient aucun fruit, comme il est aisé de le voir dans une épigramme de Martial (l. III. p. 58.), où se moquant de ceux qui avaient des maisons de campagne sans potagers, ni vergers, ni pâturages, il dit qu'à la vérité, ni eux, ni le Priape de leurs campagnes, n'avaient rien dans leurs jardins qui put faire craindre les voleurs ; mais il demande si on doit appeler maison de campagne, celle où il faut apporter de la ville des herbes potageres, des fruits, du fromage et du vin.

Priape était représenté le plus souvent en forme d'Herme ou de Terme, avec des cornes de bouc, des oreilles de chèvre, et une couronne de feuilles de vigne ou de laurier. Ses statues sont quelquefois accompagnées des instruments du jardinage, de paniers pour contenir toutes sortes de fruits, d'une faucille pour moissonner, d'une massue pour écarter les voleurs, ou d'une verge pour faire peur aux oiseaux. C'est pourquoi Virgile appelle Priape, custos furum et avium, le gardien des jardins contre les voleurs et les oiseaux. On voit aussi sur des monuments de Priape, des têtes d'âne, pour marquer l'utilité qu'on tire de cet animal pour le jardinage et la culture des terres ; ou peut-être parce que les habitants de Lampsaque offraient des ânes en sacrifice à leur dieu. Priape était particulièrement honoré de ceux qui nourrissaient des troupeaux de chèvres et de brebis, ou des mouches à miel.

Il est parlé de Priape en quelques endroits de l'Ecriture, où il est dit que les dames de Jérusalem lui offraient des sacrifices ; et que Maacha, mère d'Asa, roi de Juda, était sa principale prêtresse ; mais le prince ayant brulé la statue de cette infâme divinité, et démoli son temple, obligea la reine Maacha sa mère, à renoncer à ce culte idolâtre, III. Rais, XVe 13. L'hébreu porte miphileseth, que quelques-uns traduisent par épouvantail ; ce qui revient néanmoins à une des fonctions de Priape, celle de servir d'épouvantail dans les jardins. (D.J.)