S. m. (Histoire naturelle) terre graisseuse et argilleuse, pesante et styptique ; elle s'attache promptement à la langue, et teint les mains. Il y a des bols de différentes couleurs, ordinairement de jaunes et de rouges. Il y en a aussi de blancs : etc. Autrefois on allait chercher du bol dans le Levant en Arménie, pour l'usage de la Médecine : mais on s'est à la fin convaincu que le bol que nous avons très-communément en France, est aussi bon que celui d'Arménie. On en fait venir de Blais, de Saumur, de Baville, etc. Voyez TERRE. (I)

* Les plus connus d'entre les bols sont celui d'Arménie, qui est maintenant fort rare. La description générale de bol qui précède, lui convient. On lui attribue la vertu alexipharmaque et de l'astringence, il y en a de jaune et de blanc.

Celui de Blais, qui est une terre d'un rouge pâle.

Celui d'Allemagne, dont la couleur est un peu plus faible que celui d'Arménie. Il est parsemé de veines jaunes ; on le tire des mines de Bohème. Il n'a aucune propriété particulière.

Le bol blanc, qui vient de Gran en Hongrie, et de Coltberg sur le territoire de Liège ; on le dit d'une efficacité singulière dans la dyssenterie.

Le bol de France, qui vient de Blais, de Saumur, et de la Bourgogne. Le jaune passe pour le meilleur.

Celui de Transylvanie, il a tous les caractères de celui d'Arménie ; il se fond dans la bouche comme beurre. Il vient des environs de Toccai.

Les Doreurs, pour faire l'assiette de l'or, se servent du bol d'Arménie. Les Relieurs l'écrasent avec une molette, en l'humectant avec un peu de blanc-d'œuf mêlé d'eau, sur une pierre polie. Quand il est bien broyé, ils le renferment dans un petit pot pour en mettre dans l'occasion une couche très-mince sur la tranche du livre, après qu'elle a été bien ratissée. Voyez PINCEAU AU BOL.

BOL, (Pharmacie) forme sous laquelle on fait prendre certains médicaments, pour épargner aux malades le dégoût qu'ils ont, qui souvent leur donne beaucoup de répugnance ; le bol n'étant en effet qu'une bouchée très-petite, et très aisée à avaler.

Le bol doit être mou et un peu plus épais que le miel : on le compose avec tout ce qui peut être pris intérieurement ? lorsque ce sont des substances seches ou des poudres, on leur donne une consistance molle, en les mêlant avec des conserves ou des sirops. Lorsqu'elles sont liquides et qu'on a intention de les faire prendre sous la forme de bol, on y joint des poudres telles que la poudre de réglisse et autres, par le moyen desquelles on les rend un peu plus solides.

Le sucre en poudre, est un des ingrédiens dont on se sert pour donner la consistance d'un bol, aux médicaments gras et huileux, tels que les baumes.

L'on se sert de pain azyme pour envelopper le bol, empêcher qu'il ne s'en échappe quelque partie, et en faciliter la déglutition.

Le bol a diverses qualités, selon la différence des médicaments dont il est composé ; il y en a d'altérant, de purgatif, d'astringent, selon les indications qui se présentent à remplir.

On a soin de prescrire au malade une boisson appropriée à sa maladie, qui puisse aider à diviser le bol lorsqu'il est dans le ventricule. (N)