S. m. (Histoire naturelle, Botanique exotique) grand et bel arbre du Malabar ; son tronc est fort gros, ses branches sont nombreuses, et s'étendent très-loin ; son bois est blanchâtre, compacte, couvert d'une écorce brune et lanugineuse ; il rend par des incisions une larme rougeâtre, glutineuse, odoriférante, très âcre, et que la chaleur du soleil noircit. Sa racine est couverte d'une écorce obscure, sans odeur, d'un goût onctueux, acrimonieux et caustique. On exprime aussi de ses feuilles un suc rougeâtre, âcre, brulant, et qui ulcère la peau.

Ses fleurs sont pentapétales, blanches, tendres, odoriférantes, âcres, chaudes au goût ; elles sont suivies d'un petit fruit rond et oblong, qui est d'abord verd, ensuite bleu, et cotonneux à mesure qu'il mûrit. Il est d'un bleu noir dans sa maturité, et plein d'une pulpe brunâtre, succulente, glutineuse, âcre et caustique. Au milieu de cette pulpe est un noyau qui contient une amande blanchâtre, onctueuse, âcre et fort amère.

Cet arbre croit dans toutes les contrées du Malabar. M. Commelin l'appelle prunifera malabarica, fructu racemoso, parvo, acri, succo tinctorio. Hort. malab. On le cultive dans les champs semés de riz pour en écarter les oiseaux, à cause de ses qualités pernicieuses. Les teinturiers se servent du suc de son fruit avec de la chaux, pour teindre leur coton mêlé. (D.J.)