S. m. (Botanique exotique) fruit des Indes occidentales, improprement appelé pistache par les habitants des îles françaises de l'Amérique. Ces fruits sont tous suspendus aux tiges de la plante nommée arachidua, quadrifolia, villosa, flore luteo, Plum. 49. arachidnoides americana, Mém. de l'académie des Sciences, 1723.

La racine de cette plante est blanche, droite et longue de plus d'un pied, piquant en fond. Elle pousse plusieurs tiges de huit à dix pouces de long, tout à fait couchées sur terre, rougeâtres, velues, carrées, noueuses, et divisées en quelques branches naturelles.

Les feuilles dont elles sont garnies sont larges d'un pouce, longues d'un pouce et demi, de forme presque ovale, opposées deux à deux, attachées sans pédicule à des queues.

Les fleurs sortent des aisselles des queues ; elles sont légumineuses, d'un jaune rougeâtre ; et soutenues par un pédicule. L'étendard ou feuille supérieure a sept ou huit lignes de largeur ; mais ses ailes ou feuilles latérales n'ont qu'une ligne de large ; il y a entre deux une petite ouverture par où l'on découvre la base de la fleur, appelée ordinairement carina. Elle est composée de deux feuilles, entre lesquelles est placé le pistil qui sort du fond du calice, lequel est formé en une espèce de cornet dentelé.

Ce pistil, lorsque les fleurs commencent à passer, se fiche dans la terre, et y devient un fruit long et oblong, blanc-sale, tirant quelquefois sur le rougeâtre. Ce fruit est une espèce de gousse membraneuse, sillonnée en sa longueur, garnie entre les sillons de plusieurs petites lignes tantôt transversales, tantôt obliques, suspendu dans la terre par une petite queue de sept à huit lignes de long. La longueur de ces gousses varie souvent ; il y en a d'un pouce et demi de long, et d'autres de huit à neuf lignes. Leur grosseur est assez irrégulière, les deux extrémités étant communément renflées, et le milieu comme creusé en gouttière. Le bout par où elles sont attachées à la queue, est ordinairement plus gros que le bout opposé qui se termine souvent en une espèce de pointe émoussée et relevée en façon de bec crochu.

Chaque gousse est composée de deux cosses dont les cavités qui sont inégales et garnies en-dedans d'une petite pellicule blanche, luisante et très-déliée, renferment un ou deux noyaux ronds et oblongs, divisés en deux parties, et couverts d'une petite peau rougeâtre, semblable à-peu-près à celle qui couvre les amandes ou avelines, qui noircit quand le fruit vieillit ou devient sec.

Ces noyaux, lorsque la gousse n'en renferme qu'un seul, sont assez réguliers, et ne ressemblent pas mal aux noyaux du gland ; mais lorsqu'il y en a deux, ils sont échancrés obliquement, l'un à la tête, l'autre à la queue, aux endroits par où ils se touchent. La substance de ces noyaux est blanche et oléagineuse, et le goût en est fade et insipide, tirant sur le sauvage, ayant quelque rapport avec le goût des pois chiches verts.

J'ai donné la description du manobi d'après M. Nissole, parce que celle du P. Labat est pleine d'erreurs et de contes. Voyez les Mémoires de l'Académie des Sciences, année 1723, où vous trouverez aussi la figure exacte de cette plante. (D.J.)