(Botanique exotique) plante des montagnes de la Corée. Le ninzin qu'il ne faut pas confondre avec le ginseng, a différents noms. Il s'appelle ninzin dans les boutiques. Sin, siin, nisii, nindsin, etc. sont chinois ; soasai est de la langue tartare ; sisarum montanum coraeense, radice non tuberosa, par Koempf. Amoen. exot. fasc. 5. sii species, Linn. gen. plant. 219 ; sium folio infimo cordato, caulinis ternutis, omnibus crenatis. Gronow, flor. Virg.

Cette plante encore jeune, dit Kempfer, n'a qu'une petite racine simple, semblable à celle du panais, longue de trois pouces, de la grosseur du petit doigt, garnie de quelques fibres chevelues, blanchâtres, entre-coupée de petits sillons circulaires très-fins, et partagée quelquefois inférieurement en deux branches ; elle a l'odeur du panais et le goût du chervi, moins doux cependant et plus agréable, étant corrigée par une certaine amertume qui se fait à peine sentir.

Cette plante devenue à la hauteur d'un pied, cultivée dans le Japon, pousse une ou deux racines semblables à la première ; lorsque la plante a acquis plus de vigueur, qu'elle est plus branchue, et qu'elle porte des fleurs, ses racines sont de la longueur d'une palme ; du collet de ses racines naissent ensemble plusieurs bourgeons, qui par la suite deviennent des tiges et des tubercules, qui se changent en racines. La tige s'élève à la hauteur d'une coudée et plus ; elle est moins grosse que le petit doigt, cylindrique, inégale, cannelée, partagée d'espace en espace par des nœuds relevés et pointillés tout-autour, comme dans le roseau ; elle est branchue, et ses rameaux naissent en quelque manière alternativement dans les nœuds ; elle est solide à sa partie inférieure, et dans le reste elle est creuse ainsi que ses rameaux, qui sont aussi plus profondément cannelés.

Les feuilles qui varient selon l'état, la forme et la grandeur de la plante, sont portées sur des queues longues d'un pouce et demi ; elles sont creusées en gouttière jusqu'à la moitié de leur longueur, et embrassent les nœuds. Ces feuilles dans la plante naissante sont uniques, rondes, crénelées, longues d'un pouce, et taillées en forme de cœur à leur base ; mais lorsque la tige a environ un pied de hauteur, les feuilles sont plus grandes, et fort semblables à celles de la berle et du chervi, composées de cinq lobes ou petites feuilles ovales, pointues, minces, découpées à dents de scie, d'un verd-gai, divisées par une côte et des nervures latérales, qui par leur fréquente réunion forment un réseau.

Enfin, lorsque la plante est parvenue à son état de perfection, les feuilles sont découpées en trois lobes, et à mesure qu'elles s'approchent du sommet de la tige, elles sont plus petites et ont à peine la grandeur d'un ongle.

Les bouquets de fleurs qui terminent les rameaux sont garnis à leur base de petites feuilles étroites, disposées en parasol, dont les brins sont longs d'un pouce, chargés de plusieurs petits filets qui portent chacun une fleur blanche à cinq feuilles taillées en manière de cœur, et placées en rose sur le haut d'un calice qui est de la figure de la graine de coriandre. Les étamines qui s'élèvent dans les intervalles des feuilles de cette fleur sont courtes, et garnies d'un sommet blanc ; le stîle qui est fort court est fendu en deux parties.

La fleur étant passée, il lui succede un fruit, qui en tombant, se partage en deux graines cannelées, aplaties d'un côté, nues, semblables à celles de l'anis, d'un roux foncé dans leur maturité, ayant le goût de la racine avec une faible chaleur.

Dans les aisselles des rameaux, naissent des bourgeons seuls ou plusieurs ensemble, arrondis, ovalaires, de la grosseur d'un pais, verdâtres, semblables en quelque façon à des verrues, d'un goût fade et douçâtre ; lorsqu'on plante ces bourgeons ou qu'ils tombent d'eux-mêmes sur la terre, ils produisent des plantes de leur genre, de même que les graines. On cultive le ninzin au Japon, et on emploie ses racines dans tous les cordiaux et remèdes fortifiants du pays. (D.J.)