ou PAPAU, s. m. (Histoire ancienne, Botanique exotique) genre de plante qui a deux sortes de fleurs ; l'une est un tuyau en forme d'étoîle et stérîle ; l'autre est en rose, composée de plusieurs pétales. Le pistil sort du calice, et devient dans la suite un fruit charnu qui a la forme d'un melon, et qui renferme des semences le plus souvent striées et recouvertes d'une coèffe. Tournefort, Inst. rei herb. app. Voyez PLANTE.

Son tronc est simple, nud ou sans branches, il n'en part que des pédicules pour les feuilles qui sont découpées, comme celles du ris simple ; sa fleur est mâle, nue, tubulée, divisée en plusieurs endroits, composée de cinq longs segments étroits, étendus en forme d'étoiles, garnis d'une multitude d'étamines ; elle croit séparément sur une plante mâle.

Il y a une autre plante femelle, où l'extrémité du pédicule s'ouvre, et forme un petit calice dentelé, où l'on remarque la figure pentapétale, ou plutôt celle d'une gousse ou d'une enveloppe sans étamine. Au fond de cette fleur ou de cette enveloppe est placé un ovaire, garni d'un tube ouvert, divisé en cinq endroits, chaque segment forme une espèce de branche feuillue qui dégénere en un fruit charnu, cannelé, semblable au melon, dont l'écorce est épaisse, et dont la pulpe couverte par-tout d'une enveloppe contient quantité de semences blanches et striées.

Il y a une grande abondance de papaya à la Chine, dans les provinces de Canton et de Focien : cet arbre y porte beaucoup de fruits attachés à son tronc, et ses fruits sont presque aussi gros que des melons ; la chair en est rousse, molle, et d'un goût agréable. L'on voit quelquefois sur le même arbre des fleurs ouvertes semblables à nos lys, des boutons, des fruits encore verts, et d'autres qui sont jaunes et mûrs. Le papaya sauvage se multiplie de la semence de son fruit lorsqu'il tombe : on en peut voir la figure dans Boym, Flora sinensis. (D.J.)