S. f. (Histoire naturelle, Botanique ancienne) les anciens ont décrit sous le nom de thapsia, outre la racine vénéneuse que nous connaissons, trois autres plantes fort différentes ; savoir le bois de Lycie qui teint en jaune, la racine de Scythie, qui est notre réglisse, et la luteola, qui est notre gaude ; le mot grec thapsos signifie une couleur jaune-pâle, et s'applique indifféremment à une chose qui est telle en elle-même ou par artifice. (D.J.)

Entre les huit espèces de ce genre de plante comptées par Tournefort, nous décrirons la plus cultivée par les curieux, thapsia, seu turbith garganicum, semine latissimo, I. R. H. 315.

Cette plante est haute de deux ou trois pieds ; sa tige et ses feuilles sont férulacées ; ses fleurs sont en cloche, ses sommités disposées en ombelles ou parasols, comme celles de l'anet, de couleur jaune ; chacune de ces fleurs est ordinairement à cinq pétales disposés en rose vers l'extrémité du calice : lorsque cette fleur est passée, ce calice devient un fruit composé de deux graines longues, grises, cannelées sur le dos, environnées d'une grande bordure aplatie en feuillet, et échancrée ordinairement par les deux bouts : sa racine est moyennement grosse, longue, chevelue en sa partie supérieure, de couleur grise-blanchâtre, et quelquefois noirâtre en-dehors, empreinte d'un suc laiteux très-âcre, corrosif et amer. Cette plante croit aux lieux montagneux : on fait sécher sa racine pour la conserver, après en avoir ôté le cœur ; elle a à-peu-près la même figure que celle du véritable turbith, mais elle est plus légère, plus blanche, et beaucoup plus âcre. Elle excite des convulsions très-dangereuses, qu'on ne peut apaiser, dit Clusius, que par les acides et l'huîle ; aussi est-elle bannie de la médecine ; mais les racines de quelques autres espèces de thapsia ne sont pas si redoutables. (D.J.)