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Catégorie : Histoire naturelle
S. f. (Histoire naturelle) animal fabuleux : on dit qu'il se trouve en Afrique, et dans l'Ethiopie ; que c'est un animal craintif, habitant le fond des forêts, portant au front une corne blanche de cinq palmes de long, de la grandeur d'un cheval médiocre, d'un poil brun tirant sur le noir, et ayant le crin court, noir, et peu fourni sur le corps, et même à la queue. Les cornes de licorne qu'on montre en différents endroits, sont ou des cornes d'autres animaux connus, ou des morceaux d'ivoire tourné, ou des dents de poissons.

LICORNE FOSSILE, (Histoire naturelle) en latin unicornu fossile. Quelques auteurs ont donné ce nom à une substance osseuse, semblable à de l'ivoire ou à une corne torse et garnie de spirales qui s'est trouvée, quoique rarement, dans le sein de la terre. M. Gmelin dans son voyage de Sibérie, croit que ce sont des dents d'un poisson. Il rapporte qu'en 1724 on trouva sous terre une de ces cornes, dans le territoire de Jakutsk en Sibérie ; il présume qu'elle n'appartient point à l'animal fabuleux à qui on a donné le nom de licorne ; mais il croit avec beaucoup de vraisemblance qu'elle vient de l'animal cétacé, qu'on nomme narhwal. Le même auteur parle d'une autre corne de la même espèce, qui fut trouvée en 1741, dans un terrain marécageux du même pays : cependant il observe que le narhwal que l'on trouve communément dans les mers du Groenland, ne se rencontre point dans la mer Glaciale qui borne le nord de la Sibérie.

Ce qui semblerait jeter du doute sur cette matière, c'est un fait rapporté par l'illustre Léibnitz dans sa Protogée ; il dit d'après le témoignage du célèbre Otton Guerike, qu'en 1663 on tira d'une carrière de pierre à chaux de la montagne de Zeunikenberg, dans le territoire de Quedlimbourg, le squelete d'un quadrupede terrestre, accroupi sur les parties de derrière, mais dont la tête était élevée, et qui portait sur son front une corne de cinq aunes, c'est-à-dire d'environ dix pieds de longueur, et grosse comme la jambe d'un homme, mais terminée en pointe. Ce squelete fut brisé par l'ignorance des ouvriers, et tiré par morceaux de la terre ; il ne resta que la corne et la tête qui demeurèrent en entier, ainsi que quelques côtes, et l'épine du dos ; ces os furent portés à la princesse abbesse de Quedlimbourg. M. de Léibnitz donne dans ce même ouvrage la représentation de ce squelete. Il dit à ce sujet, que suivant le rapport d'Hieronymus Lupus, et de Balthasar Tellez, auteurs portugais, il se trouve chez les Abyssins un quadrupede de la taille d'un cheval, dont le front est armé d'une corne. Voyez Léibnitz, Protogaea, pag. 63 et 64. Malgré toutes ces autorités, il est fâcheux que le squelete dont parle Léibnitz, n'ait point été plus soigneusement examiné, et il y a tout lieu de croire que cette corne appartenait réellement à un poisson.

Il ne faut point confondre la corne ou la substance osseuse dont il s'agit ici, avec une autre substance terreuse, calcaire, et absorbante, que quelques auteurs ont très-improprement appelée unicornu fossile, et qui, suivant les apparences, est une espèce de craie ou de marne. Voyez UNICORNU FOSSILE. (-)

LICORNE, (Blason) la licorne est un des supports des armes d'Angleterre. Voyez SUPPORT.

Les hérauts représentent cet animal passant et quelquefois rampant.

Quand il est dans cette dernière attitude, comme dans les armes d'Angleterre, pour parler proprement, il faut dire qu'il est saillant d'argent ; une licorne saillant de sable, armée, onglée, etc.