S. m. (Histoire naturelle) quadrupede gros à-peu-près comme un lièvre ; il est couvert d'un poil assez rude, de couleur grise tirant sur le roussâtre ; sa tête approche de celle du renard, mais plus allongée, ayant le museau pointu, les oreilles droites, les yeux ronds paraissant sortir de la tête, la gueule très-fendue et garnie de dents fort aiguës ; ses pattes sont armées d'ongles assez forts ; sa queue est extrêmement longue, fort souple, et pelée comme celle d'un rat ; ce n'est pas la partie la moins utîle à l'animal ; il s'en sert non-seulement pour s'accrocher aux branches des arbres, mais encore pour épouvanter et saisir les volailles dont il est extrêmement avide. Il a sous le ventre entre les deux cuisses une espèce de poche ouverte en longueur comme le jabot d'une chemise, dans laquelle la femelle retire ses petits, soit pour les alaiter ou les transporter plus commodément d'un lieu en un autre, et par ce moyen les soustraire à la poursuite des chiens et des chasseurs. Cet animal est si stupide, qu'étant surpris il n'ose s'enfuir et se laisse tuer à coups de bâton ; sa chair peut s'accommoder à différentes sauces, mais il faut avoir faim pour en manger ; car elle exhale une odeur qui répugne ; les seuls negres en font usage. Le manicou se trouve très-communément dans les îles de la Grenade, des Grenadins, de Tabago, et autres îles qui avoisinent le continent de l'Amérique. On le nomme quelquefois opossum, coriguayra, maritacaca, et filander, selon les différents pays où il se rencontre. M. LE ROMAIN.