PIERRE DE, (Histoire naturelle) pierre précieuse fort singulière, découverte en 1752 à Nanniest en Moravie, et dont M. de Justi a le premier donné la description dans un ouvrage allemand qui a pour titre : Nouvelles vérités relatives à l'histoire Naturelle, etc. partie I.

Cette pierre est d'un blanc de lait, très-peu transparente, et même tout à fait opaque, pour peu qu'on lui laisse d'épaisseur. Elle est entièrement traversée par des raies d'un brun rougeâtre, qui approche souvent de la couleur de l'améthyste : ces raies, qui ne sont pas plus larges que la moitié d'une paille, ont pénétré toute la pierre ; et un lapidaire de Vienne qui était présent à la découverte, a assuré M. de Justi que ces raies ou lignes marchaient parallélement, et comme si on les eut tracées avec une règle l'espace de dix à douze pieds, et continuaient, suivant toute apparence, à s'étendre de même dans toute la couche dont cette pierre est composée. Comme le blanc de cette pierre a de la largeur, le comte de Haugwitz, qui en est le propriétaire, en a fait tailler et polir des morceaux, pour en faire des tables, des guéridons, etc. De plus, toute la pierre est remplie de petits grenats qui lui sont si fortement attachés, qu'ils ne s'en détachent point, et qu'ils prennent le poli avec elle. Cette pierre prend un très-beau poli ; elle est plus dure que le marbre, mais elle l'est moins que l'agathe ou la chalcédoine ; elle ne peut point être mise au rang des marbres, Ve qu'elle ne fait aucune effervescence avec les acides ; elle ne fait point feu lorsqu'on la frappe avec un briquet ; son tissu diffère de celui du spath, et sa dureté n'est point aussi grande que celle du porphyre, du jaspe ou du caillou : d'où M. de Justi conclud que c'est une pierre d'une nouvelle espèce. (-)