Imprimer
Catégorie parente: Histoire naturelle
Catégorie : Zoologie
S. f. (Histoire naturelle, Zoologie) lutea, animal quadrupede, qui a le corps presque aussi long que le blaireau, les jambes beaucoup plus courtes ; la tête plate, le museau, la mâchoire du dessous plus étroite, et moins longue que celle du dessus ; le cou court et gros, la queue grosse à son origine, et pointue à l'extrémité. La loutre a deux sortes de poils ; un duvet court, soyeux, et un poil plus long et plus ferme. Toutes les parties supérieures de cet animal sont de couleur brune, luisante ; les parties inférieures sont blanchâtres et luisantes ; les pieds ont une couleur brune, roussâtre. Il y a cinq doigts dans chaque pied ; ils tiennent les uns aux autres par une forte membrane, qui est plus longue dans les pieds de derrière que dans ceux du devant, parce que les doigts sont aussi plus longs. Ces membranes donnent à cet animal beaucoup de facilité pour nager ; il est plus avide de poisson que de chair ; il ne s'éloigne guère des rivières et des lacs. Quelquefois il dépeuple les étangs. Lorsqu'il ne trouve ni poisson, ni écrevisse, ni grenouille, ni rat d'eau, il mange l'écorce des arbres aquatiques, ou l'herbe nouvelle au printemps. La loutre devient en chaleur en hiver, et met bas au mois de Mars. La chair de cet animal se mange en maigre, et a un très-mauvais goût de poisson, ou plutôt de marais. On trouve des loutres en Europe, depuis la Suède jusqu'à Naples, et dans l'Amérique septentrionale. Les Grecs les connaissaient. Il y en a vraisemblablement dans tous les climats tempérés, surtout où il y a beaucoup d'eau. Voyez l'Histoire naturelle génér. et part. tome VII.

LOUTRE, (Diète) la chair de cet animal est dure et coriasse, quoique chargée de beaucoup de graisse ; elle est fade, gluante, et d'un goût désagréable de poisson. Elle est par conséquent dégoutante et malsaine ; et elle doit être rejetée de la classe des aliments. (b)

LOUTRE, (Pelletterie.) Les peaux de loutres garnies de leur poil, font une partie du commerce de la Pelletterie.

On trouve en France et dans d'autres pays de l'Europe des loutres, mais qui ne sont comparables, ni pour la longueur, ni pour la couleur et la finesse de leur poil, à celles qu'on tire du Canada, et d'autres cantons de l'Amérique septentrionale.

M. Furetière a avancé dans son dictionnaire que le poil de loutre entrait dans la composition des chapeaux. M. Savary prétend que c'est une erreur ; et les plus habiles chapeliers de Paris conviennent de bonne foi qu'ils ne s'en servent jamais, et que s'ils donnent quelquefois le nom de loutre à certains chapeaux, ce n'est que pour les déguiser, et les faire mieux valoir en les vendant au public, auquel on en impose par un nouveau nom.

Les Chapeliers appellent chapeaux de loutre, certains chapeaux dans lesquels ils supposent qu'il entre de la peau de loutre.