S. m. (Histoire moderne) ancienne coiffure ordinaire en France, qui a duré jusqu'aux règnes de Charles V. VI. et VII. sous lesquels on portait des chaperons à queue, que les docteurs et bacheliers ont retenu pour marque de leurs degrés, et les ont fait descendre de la tête sur les épaules.
Le chaperon fut, selon Pasquier ; " un affeublement ordinaire de tête à nos anciens ; chose que l'on peut aisément recueillir par le mot chaperonner, dont nous usons ordinairement encore aujourd'hui pour bonneter, etc. Or, que les anciens usassent de chaperons au lieu de bonnets, nous l'apprenons mêmement de nos annales ; quand Charles V. pendant la prison du roi Jean son père, étant régent sur la France, à peine put se garantir de la fureur des Parisiens pour un décri des monnaies qu'il fit lors faire ; et eut été en très-grand danger de sa personne, sans un chaperon mi-parti de pers et rouge que Marcel, lors prevôt des marchands, lui mit sur la tête ; et afin que l'on ne fasse point accroire qu'il n'y eut que les grands et puissants qui portassent le chaperon, Me Alain Chartier en donne avertissement en l'histoire de Charles VII. traitant de l'an 1449 ; où il est dit que le roi, après avoir repris la ville de Rouen, fit crier que tous hommes grands et petits portassent la croix blanche sur la robe ou le chaperon. Il finit en disant : depuis petit-à-petit s'abolit cette usance ; premièrement entre ceux du menu peuple, et successivement entre les plus grands, lesquels par une forme de mieux séance commencèrent de charger petits bonnets ronds, portant lors le chaperon sur les épaules, pour le reprendre toutes et tant de fois que bon leur semblerait, etc. Et comme toutes choses par traites et successions de temps tombent en non-chaloir, ainsi s'est du tout laissé la coutume de ce chaperon, et est seulement demeurée par devers les gens du palais et maîtres-ès-arts, qui encore portent leur chaperon sur les épaules, et leurs bonnets ronds sur leurs têtes ". Voilà un passage assez instructif sur les chaperons d'autrefois, pour éviter au lecteur la peine de plus amples recherches. Cet article est de M(
D.J.)
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