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Catégorie parente: Histoire naturelle
Catégorie : Zoologie
S. m. rupicapra, (Histoire naturelle, Zoologie) animal quadrupede ruminant, du genre des chèvres, caprinum genus. Cet animal ressemble beaucoup au cerf pour la forme du corps. Le ventre, le front, l'intérieur des oreilles, et le commencement de la gorge, sont blancs. Il y a de chaque côté au-dessus des yeux, une bande jaunâtre ; le reste du corps est par-tout d'une couleur noirâtre, principalement la queue, dont le noir est plus foncé, et s'étend sur les côtés. Le dessous n'est pas blanc comme dans le daim. Willughby.

Le mâle et la femelle ont des cornes longues d'une palme et demie, ridées, et pour ainsi dire entourées dans le bras par des anneaux prééminens, droites jusqu'à une certaine hauteur, pointues, et recourbées en forme d'hameçon par le haut. Elles sont noires, légèrement cannelées sur leur longueur, et creuses : leur cavité est remplie par un os qui sort du crane. Chaque année ces cornes forment un anneau de plus, comme celles des autres animaux de ce genre. Belon, Obs. lib. I. cap. ljv.

Le chamois a deux ouvertures derrière les cornes : on a prétendu que ces trous servaient à la respiration de l'animal ; mais cette opinion ne parait pas fondée, puisqu'on a observé que le crane se trouve au fond de ces ouvertures, où il n'y a aucune issue. On trouve quantité de chamois sur les montagnes de Suisse. Ray, Synop. anim. quad.

Le chamois, dont on a donné la description dans les mémoires de l'acad. royale des Sciences, était un peu plus grand qu'une chèvre ; il avait les jambes plus longues et le poil plus court ; celui du ventre et des cuisses était le plus long, et n'avait que quatre pouces et demi : on trouvait sur le dos et sur les flancs un petit poil fort court et très-fin, caché autour des racines du grand. La tête, le ventre et les jambes n'avaient que le gros poil ; ce poil était un peu ondé, comme celui des chèvres, au-dessus de la tête, au cou, au dos, aux flancs, et au ventre. Le dessus du dos, le haut de l'estomac, le bas de la gorge, les flancs, le dessus de la tête, et le dehors des oreilles, étaient de couleur de minime brun ; et il y avait encore depuis les oreilles jusqu'aux narines, une bande de la même couleur qui enfermait les yeux : le reste du poil était d'un blanc sale et roussâtre. La queue n'avait que trois pouces de longueur, et les oreilles cinq : elles étaient bordées au-dedans par un poil blanc ; le reste était ras et de couleur de châtain brun. Les yeux étaient grands ; il y avait une paupière interne de couleur rouge, qui se retirait vers le petit coin de l'oeil. M. Duverney prétend que la couleur rouge de cette membrane ne doit pas être constante. La lèvre supérieure était un peu fendue, à-peu-près comme celle du lièvre : cependant M. Duverney a observé qu'il n'y a qu'une petite gouttière au milieu de la lèvre supérieure des chamois, comme à celle des bœufs et des moutons. Les cornes étaient noires, rondes, rayées par des cercles, et non torses, et en vis ; elles étaient tournées en arrière sans être crochues, parce que cet animal était encore jeune : on dit qu'elles deviennent avec l'âge si crochues en arrière et si pointues, que les chamois les font entrer dans leur peau lorsqu'ils veulent se gratter, et qu'elles s'y engagent de façon qu'ils ne peuvent plus les retirer, et qu'ils meurent de faim. Le chamois dont nous suivons la description, n'avait des dents incisives qu'à la mâchoire d'em-bas, comme les animaux ruminans : ces dents étaient au nombre de huit, et inégales ; celles du milieu étaient beaucoup plus larges que celles des côtés. Les pieds étaient fourchus et creux par-dessous. Mem. de l'acad. royale des Scien. tom. III. part. I.

Le chamois est un animal timide. Il y en a beaucoup sur les Pyrenées, sur les Alpes, dans les montagnes de Dauphiné, surtout dans celle de Donoluy. On les voit souvent par troupe de cinquante et plus. Ils aiment le sel, c'est pourquoi on en répand dans les endroits où on veut les attirer. Ils paissent l'herbe qui croit dans le gravier, ils sautent d'un rocher à l'autre avec autant d'agilité que les bouquetins, et quelquefois ils s'y suspendent par les cornes. Voyez QUADRUPEDE. (I)

CHAMOIS, (Matière médicale). Les Pharmacologistes recommandent le sang, le suif, le foie, le fiel et la fiente de chamois ; mais toutes les vertus qu'ils leur attribuent leur sont communes avec celles des mêmes matières que l'on retire de tous les animaux de la même classe, en étendant même cette analogie à deux ordres entiers de quadrupedes, selon la distribution des Zoologistes modernes ; à tous ceux qui sont compris par Linneus dans l'ordre de ses jumenta et dans celui de ses pecora. La seule matière un peu plus particulière à cet animal, dont les vertus médicinales soient célébrées, c'est l'aegagropîle ou bésoard germanique, qu'on trouve dans son estomac. Voyez AEGAGROPILE. Au reste toutes ces matières sont très-peu employées en Médecine parmi nous. Voyez PHARMACOLOGIE. (b)

* CHAMOIS. (Art mécanique) La peau du chamois est fort estimée, préparée et passée en huîle ou en mégie ; on l'emploie à beaucoup d'ouvrages doux et qu'on peut savonner, gants, bas, culottes, gibecières, etc. On contrefait le véritable chamois avec les peaux de boucs, de chèvres, chevreaux, et de moutons. Voyez l'article CHAMOISEUR. Le chamois est souple et chaud ; il supporte la sueur sans se gâter, et on s'en sert pour purifier le mercure, en le faisant passer à-travers ses pores qui sont serrés. Voyez MERCURE.