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Catégorie parente: Histoire naturelle
Catégorie : Zoologie
CARCAJOUX ou CARCAIOU, s. m. (Histoire naturelle, Zoologie) animal quadrupede de l'Amérique septentrionale ; il est carnacier, et il habite les cantons les plus froids ; il pese ordinairement depuis vingt-cinq jusqu'à trente-cinq livres ; il a environ deux pieds depuis le bout du museau jusqu'à la queue, qui peut avoir huit pouces de longueur : la tête est fort courte et fort grosse à proportion du reste du corps : les yeux sont petits, les mâchoires très-fortes et garnies de trente-deux dents, dont il y en a treize molaires, quatre canines, qui sont très-longues, et douze incisives, qui sont courtes, étroites, épaisses, et fort tranchantes : les jambes sont fort courtes ; il y a cinq doigts dans chaque pied, et les angles crochus, très-forts et très-pointus : le poil a quatorze ou quinze lignes de longueur ; il est de plusieurs couleurs, noir, roux, blanc, etc. Cet animal est très-fort et très-furieux, quoiqu'il soit petit ; il est si lent et si pesant, qu'il se traine sur la neige plutôt qu'il ne marche, aussi ne peut-il attraper en marchant que le castor. En hiver il brise et démolit la cabane du castor : mais celui-ci y est rarement surpris, parce qu'il a sa retraite assurée sous la glace. La chasse qui rend le plus au carcajou, est celle de l'orignac et du caribou. Dans l'hiver, lorsqu'il y a de la neige de cinq ou six pieds de hauteur, l'orignac se fait des chemins dans les endroits où il trouve la nourriture qui lui est convenable ; c'est dans ces chemins qu'il est attaqué par le carcajou, qui monte sur un arbre, attend l'orignac au passage, s'élance sur lui, et lui coupe la gorge en un moment ; c'est en vain que l'orignac se couche par terre, se frotte contre les arbres, et fait des efforts assez violents pour y laisser des morceaux de sa peau larges comme la main ; rien n'est capable de faire lâcher prises au carcajou. Il tue le caribou de la même façon, et il a beaucoup d'autres ruses ; il détend les piéges, et ensuite il mange l'appât sans péril. M. Sarrasin, hist. de l'acad. royale des Sciences, année 1723. (I)