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Catégorie parente: Histoire naturelle
Catégorie : Zoologie
TAISSON, s. m. (Histoire naturelle, Zoologie) taxus, meles ; animal quadrupede. On en a distingué deux espèces, dont l'une ressemble par le museau à un chien, taxus caninus ; et l'autre à un cochon, taxus suillus : on a aussi prétendu que celui-ci avait le pied fourchu, au contraire de l'autre qui a des doigts.

Aldrovande a donné des gravures de ces deux espèces : si elles existent réellement toutes les deux, il est certain que celle qui ressemble au porc, est bien plus rare que l'autre qui est bien connue et fort fréquente. Le blaireau qui ressemble au chien par le museau, a le corps gros et raccourci, le cou court, le poil rude et long à-peu-près comme des soies de cochon ; la couleur des poils du dos est d'un jaune fort pâle à leur racine, brun ou noir dans le milieu, et jaune blanchâtre à l'extrémité ; de sorte que le dos de cet animal est mêlé de noir et de blanc : c'est pourquoi on lui a donné le nom de grisart. Le poil des côtés et du ventre est d'un jaune pâle ; celui de la gorge, des épaules et des pattes est presque noir. Il y a une bande blanche qui s'étend depuis le sommet de la tête jusqu'au bout du museau : de chaque côté de cette bande, on en voit une autre qui est noire et de figure pyramidale, dont la pointe est en-avant ; ces deux bandes s'étendent depuis les narines jusqu'aux oreilles, en passant par-dessus les yeux : au-dessous de ces bandes noires, le poil est blanchâtre sur les lèvres. La queue est courte, grosse, et garnie de poils longs et forts. Les oreilles sont courtes, arrondies, et assez semblables à celles du rat domestique. Les yeux sont petits. Les dents de ce blaireau sont semblables à celles du chien. Il a le museau fort pointu, et le derrière de la tête large, à-peu-près comme le renard. Les pattes sont courtes ; les ongles des pieds de devant sont plus longs que ceux des pieds de derrière : c'est à l'aide de ces grands ongles que le blaireau creuse en terre comme les lapins, et y fait des terriers qu'il habite. Il est carnassier ; il se nourrit de lapins, des oiseaux qu'il peut attraper, etc. Cet animal a sous la queue au-dessus de l'anus un assez grand orifice, qui communique dans une sorte de bourse ou de sac assez peu profond. Cette cavité est garnie de poils, et enduite d'une matière grasse qui a une odeur desagréable. Lorsque le blaireau est attaqué par d'autres animaux ; il se couche sur le dos, et ne présente à son ennemi que les griffes et les dents. Sa morsure est très-forte. On dit que les femelles de cet animal portent pendant environ trois mois ; qu'elles mettent bas en autonne, lorsque les feuilles des arbres tombent ; et qu'il y a deux ou trois petits à chaque portée. Ray. synop. quad. pag. 185. Aldrovande, de quad. digitatis, lib. II. cap. XIe Voyez QUADRUPEDE. (I)

La chasse du blaireau se peut faire avec des bassets : si le terrier est sur un lieu élevé, on y doit faire entrer le chien par l'ouverture d'en-bas, afin d'obliger l'animal à sortir par celle d'en-haut ; alors les chiens se jettent sur lui, et les chasseurs doivent l'assommer, et prendre garde de n'en pas être mordus. Les blaireaux se prennent aussi avec des collets.

On donne avec succès les cendres de cet animal dans les maladies des poumons, dans les crachements de sang. Son sang séché et mis en poudre, est estimé bon contre la lepre, et passe pour un préservatif contre la peste. Sa graisse calme les douleurs de reins qui proviennent du calcul : elle apaise l'ardeur des fièvres, et remédie aux contractions et aux faiblesses des articulations et des nerfs. On l'emploie dans les douleurs de rhumatisme. (N)

BLAIREAU, en terme de Doreur sur bois, est une espèce de pinceau dont le poil est dur, qui sert à épousseter les pièces dorées, et à en faire tomber l'or inutile.