(Zoologie) Le pongo est l'espèce des plus grands singes qu'on connaisse ; ce sont les singes géants qui se rencontrent fréquemment épars dans les forêts du royaume de Mayombé, qui fait partie de celui de Benin.

Le pongo (dit en substance André Battel, dans les voyages de Purchass, l. VII. c. IIIe p. 974.) a plus de cinq pieds : il est de la hauteur d'un homme ordinaire, mais deux fois plus gros. Il a le visage sans poil, et ressemblant à celui d'un homme, les yeux assez grands quoiqu'enfoncés, et des cheveux qui lui couvrent la tête et les épaules. Son corps, à la réserve des mains, est couvert d'un poil tanné, sans épaisseur ; il a les pieds sans talon, et semblables à ceux des singes, ce qui ne l'empêche ni de se tenir debout, ni de courir. Ces animaux grimpent sur les arbres pour y passer la nuit : ils s'y bâtissent même des espèces d'abris contre les pluies dont ce pays est inondé pendant l'été. Ils ne vivent que de fruits et de plantes : ils couvrent leurs morts de feuilles et de branches ; ce que les Négres regardent comme une sorte de sépulture. Lorsque les pongos trouvent le matin les feux que les Négres allument la nuit, en voyageant au-travers de ces forêts, on les voit s'en approcher avec une apparence de plaisir. Néanmoins, ils n'ont jamais imaginé de les entretenir en y jetant du bois. Aussi les Négres assurent-ils que les pongos n'ont aucun langage, et qu'on ne leur voit donner aucune marque d'intelligence, qui puisse les faire placer dans une classe supérieure à celle des animaux. Leur force est surprenante : ils attaquent quelquefois les éléphans avec des massues dont ils s'arment, et quelquefois ils ont l'avantage. Comme ils rompent tous les pieges qu'on leur tend pour les prendre, les Négres prennent le parti de les tuer avec des fléches empoisonnées.

Ce sont des pongos que les Carthaginois, qui découvrirent cette côte sous Hannon, prirent pour des hommes sauvages, et les pongos femelles pour des femmes. Voyez PERIPLE.

Au bout du compte, dit M. de Bougainville, leur méprise était plus raisonnable que celle de quelques universités fameuses, qui prétendirent que les Américains étaient une espèce moyenne entre l'homme et le singe, et le soutinrent jusqu'à ce qu'un bref eut proscrit des écoles cette inhumaine absurdité. (D.J.)

PONGO, (Géographie moderne) anciennement puncu dans la langue du Pérou, terme qui signifie porte ; on donne ce nom en cette langue à tous les passages étroits, mais celui-ci le porte par excellence. C'est ici que le Maragnon tournant à l'est depuis Jaèn après plus de deux cent lieues de cours au nord, et après s'être ouvert un passage au milieu des montagnes de la Cordelière, rompt la dernière digue qu'elle lui oppose, en se creusant un lit entre deux murailles parallèles de rochers coupés presque à plomb. Il y a un peu plus d'un siècle que quelques soldats espagnols de Sant-Jago découvrirent ce passage, et se hasardèrent à le franchir. Deux missionnaires jésuites de la province de Quito les suivirent de près, et fondèrent en 1639 la mission de Maynas qui s'étend fort loin en descendant le fleuve. Le canal du Pongo, creusé des mains de la nature, commence une petite demi-lieue au-dessous de Sant-Jago, et parvient à n'avoir que vingt-cinq taises dans son plus étroit. La Condamine, acad. des Sciences, mém. 1745, p. 416. (D.J.)

PONGOS, s. m. (Histoire moderne) c'est ainsi que l'on nomme des espèces de trompettes faites avec des dents d'éléphant creusées, qui sont en usage à la cour des rois de Congo, de Loango, et d'autres états d'Afrique. On dit que ces trompettes ont un son qui n'est rien moins qu'agréable.

Quelques voyageurs donnent aussi le nom de pongos à une espèce de dais, ou plutôt de parasol que l'on met au-dessus du trône des rois du même pays ; cependant d'autres leur donnent le nom de pos et de mani.