S. m. (Histoire naturelle) animal quadrupede. Voyez MANGOUSTE.

ICHNEUMON, (Histoire naturelle) insecte ; on a donné ce nom à des mouches voraces qui mangent les araignées ; elles ont deux fortes dents, quatre ailes, et d'assez longues antennes qu'elles agitent continuellement ; c'est pourquoi on a appelé ces insectes vibrantes. Le ventre ne tient à la poitrine que par un filet très-fin. Il y a grand nombre d'espèces d'ichneumons, et de grandeur très-différente ; les uns n'ont point de queue apparente ; d'autres en ont une qui est très-longue dans plusieurs espèces. Les ichneumons qui n'ont point de queue apparente, déposent leurs œufs sur des chenilles ; les vers qui en éclosent vivent de la substance de ces chenilles, et forment des coques qui sont rangées régulièrement les unes à côté des autres, et attachées à des branches d'arbres, d'arbrisseaux, ou à des tiges de chaume. Des vers un peu plus gros, et qui éclosent aussi sur des chenilles, forment leurs coques sur une feuille ; ces coques sont blanches et dispersées sur la feuille ; de gros ichneumons ne déposent qu'un œuf ou deux sur chaque chenille : les vers qui en sortent suffisent pour la manger, et deviennent presqu'aussi grands qu'elle. Il y a de ces vers qui après avoir vécu dans le corps d'une chenille, la percent par le côté, et filent une coque qu'ils attachent à la chenille et au terrain sur lequel elle se trouve posée : ces coques sont rondes, blanches, et grosses comme un grain de froment ; elles semblent être les œufs de la chenille. On trouve de ces coques qui sont sur des feuilles, et qui ont différentes couleurs, du noir, du blanc, du brun, disposées par bandes. On voit dans les forêts de chênes des coques d'ichneumons qui sont attachées à des fils longs de trois ou quatre pouces, et attachées à de petites branches. Ces coques ont une bande blanche sur le milieu. " Lorsqu'on les prend sur la main elles sautent à terre où elles continuent de faire plusieurs sauts à des distances de temps trop éloignées les unes des autres pour que l'on puisse croire que ce sont les bonds d'une balle qui ferait ressort ". En effet les bonds que fait la coque sont causés par le mouvement du ver qu'elle renferme. Les femelles des ichneumons ont à leur partie postérieure une espèce d'aiguillon qui pénètre dans les chairs les plus compactes, et même dans des substances beaucoup plus dures ; cet aiguillon est renfermé dans le corps de l'ichneumon, ou sort tout entier en dehors ; il parait être la queue de l'insecte ; il s'en sert pour enfoncer ses œufs dans le corps des chenilles. Il y en a qui les déposent seulement sur la chenille, mais le ver sort de l'œuf par le bout qui pose sur son corps, et y entre en naissant. D'autres ichneumons placent leurs œufs auprès de ceux d'autres insectes, tels que l'abeille maçonne, avant que le nid soit fermé ; lorsque le ver de l'ichneumon est éclos, il mange les vers qui sortent des autres œufs. Les ichneumons à longue queue, c'est-à-dire à longue tarière, percent avec cette tarière des matières dures, telles que le bois, la terre, le mortier, pour introduire leurs œufs dans des lieux convenables. La tarière des ichneumons est composée de trois filets aussi déliés que des poils. Quelquefois ils sont réunis ensemble, d'autrefois ils sont séparés les uns des autres : celui du milieu est la tige de la tarière, les autres sont les étuis. La tarière est ferme, solide et dentelée par le bout : " l'espèce de cannelure qui parait la partager en deux est le canal par lequel l'insecte fait descendre ses œufs ". Il fait faire à sa tarière des demi-tours à droite et à gauche en la pressant contre la substance qu'il veut percer. Abregé de l'histoire des Insectes, tom. III. pag. 142. et suiv. Voyez INSECTE.